Libellule Images investit dans la formation pour percer sur le marché américain


Édition du 16 Août 2014

Libellule Images investit dans la formation pour percer sur le marché américain


Édition du 16 Août 2014

Par Benoîte Labrosse

Stéphanie Lemieux, de Libellule Images, de Saint-Jérôme

Une PME de 25 employés de Saint-Jérôme peut-elle se tailler une place dans le marché américain de l'habillage d'avion ? C'est le pari que fait la présidente de Libellule Images, Stéphanie Lemieux. Pour y arriver, elle mise sur des équipements plus performants et sur un système de gestion normalisé, mais surtout, sur des employés formés pour tirer le maximum de tous ces outils.

«Des goulots d'étranglement font que nos machines ne sont pas utilisées à leur plein rendement, dit la présidente. Quand nous les aurons éliminés, nous serons capables d'augmenter notre productivité de 25 % - et nos ventes d'au moins 40 % - sans embaucher plus de personnel.»

Pour atteindre ses objectifs ambitieux, le fabricant de produits graphiques pour compagnies aériennes, comme des autocollants d'identité, a mis en place en juillet un plan de formation continue dont le budget représentera 11 % de la masse salariale d'ici juillet 2015, soit 126 000 $. «Certains montants, nous l'espérons, seront remboursés par le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre du gouvernement du Québec.»

Réorganiser les tâches

Libellule Images a d'ailleurs déjà reçu l'aide d'Emploi Québec pour embaucher une coordonnatrice de formation en janvier dernier. «Avoir une personne clé qui s'occupe de la planification, de la compréhension, de l'organisation, du suivi et du succès des formations fait une grande différence», fait-elle valoir. Surtout quand il s'agit de planifier et de mettre en oeuvre un programme de formation de cette envergure.

Une réorganisation complète des tâches au sein de l’entreprise située dans les Laurentides avait aussi été amorcée quelques mois plus tôt, en juillet 2013. «Les employés ont plus de responsabilités et ils seront bien formés pour les remplir», assure Stéphanie Lemieux.

Cinq d'entre eux deviendront d'ailleurs des formateurs accrédités, ce qui leur permettra d'enseigner leurs tâches à leurs collègues. «Jusqu'à présent, nous étions dépendants de la main-d'oeuvre. Si quelque chose arrivait à la seule personne en mesure d'utiliser une de nos machines, nous étions bloqués, illustre-t-elle. Maintenant, nous aurons toujours deux employés aptes à faire le travail.»

Il n'y a pas que l'organigramme qui a été modifié chez Libellule Images. Les bureaux d'environ 9 000 pieds carrés ont été complètement réaménagés de manière à s'adapter aux nouvelles méthodes de travail, tout en libérant de la place pour des pièces d'équipement flambant neuves.

En plus d'une imprimante très grand format, l'entreprise a récemment fait l'acquisition d'une seconde machine de coupe plus performante, mieux calibrée et unique au pays. «Elle nous permettra de donner une valeur ajoutée aux produits que nous vendons déjà, grâce à des insertions qui facilitent leur installation», affirme Stéphanie Lemieux. Les employés affectés au maniement de ces appareils seront formés par leurs fabricants.

D'autres employés apprendront les bases d'un logiciel d'automatisation du découpage et du positionnement d'images. Cela réduira les pertes au moment de l'impression. «Ce logiciel nous permettra d'éliminer les erreurs liées au facteur humain, car nous faisons toute notre configuration de pièces de manière manuelle et artisanale», dit la présidente.

«Nous existons depuis 20 ans, mais d'ici deux ans, nous serons une tout autre entreprise», résume Stéphanie Lemieux. À preuve, Libellules Image recevra sous peu sa certification EN 9100. Cette norme, qui est de 30 % plus exigeante qu'ISO 9001, devrait permettre à la PME de pénétrer un peu plus le marché aéronautique américain.

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