Les «turbulences» aux États-Unis sont une occasion pour le Canada, selon Mitch Garber

Publié le 13/11/2018 à 16:57

Les «turbulences» aux États-Unis sont une occasion pour le Canada, selon Mitch Garber

Publié le 13/11/2018 à 16:57

Par François Normand

Le président du conseil d'administration d'Investir au Canada, Mitch Garber (crédit photo: Sylvie-Ann Paré)

La situation «un peu turbulente» aux États-Unis est une occasion pour le Canada d’attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE), affirme Mitch Garber, le président du conseil d’administration de la nouvelle agence fédérale Investir au Canada.

Lors d’une tribune ce mardi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), l’entrepreneur et philanthrope a expliqué que le Canada était ouvert à l’immigration, qu’il avait une stabilité politique, financière et bancaire, en plus d’avoir un bon système d’éducation et une main-d’œuvre éduquée.

«Cela représente plusieurs raisons pour une entreprise de venir ici», souligne Mitch Garber, qui a acquis une expérience à l’international, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Israël et en Allemagne.

Depuis l’élection du républicain Donald Trump, Washington a notamment restreint l’immigration de travailleurs qualifiés en provenance de pays arabes, sans parler de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

«Tout ce qui se passe aux États-Unis est une occasion», affirme l’entrepreneur de 54 ans.

Les investissements étrangers reculent au Canada

Ottawa a créé Investir au Canada en mars 2018 afin d’attirer l’IDE et de simplifier les procédures pour inciter les multinationales à s’implanter au pays. L’agence est dirigée par Ian McKay, qui a notamment oeuvré dans les marchés financiers internationaux.

Les libéraux de Justin Trudeau ont créé cette agence dans l’espoir de relancer les investissements étrangers, qui sont en déclin au Canada depuis 2015.

En 2017, les IDE ont chuté de 26% pour s’établir à 33,8 milliards de dollars, rapportait en mars Statistique Canada. Et depuis 2015, on parle d’un recul de plus de 50%, souligne le quotidien financier Financial Post.

Outre la conjoncture aux États-Unis, Mitch Garber mise essentiellement sur deux facteurs pour tenter de renverser la vapeur et accroître l’attrait du Canada auprès des investisseurs étrangers.

Il mise sur la création des cinq supergrappes au Canada, en février, dans lesquelles le gouvernement fédéral prévoit investir 950 millions au cours des cinq prochaines années.

1. La supergrappe des technologies numériques, en Colombie-Britannique.

2. La supergrappe des industries des protéines, dans les Prairies.

3. La supergrappe de la fabrication de pointe, en Ontario.

4. La supergrappe des chaînes d’approvisionnement axées sur l’intelligence artificielle, dans le corridor Québec-Windsor.

5. La supergrappe de l’économie océanique, dans les provinces de l’Atlantique.

«Ces grappes vont nous aider à attirer plus d’investissements», dit Mitch Garber.

Enfin, la création même de l’agence -le Canada était le seul pays du G7 à ne pas avoir encore une organisation nationale- va accroître la force de frappe du pays à l’étranger, de concert avec d’autres agences comme Investissement Québec ou Montréal International.

«On devrait être capable d’attirer l’attention des gens; on n’avait pas ça auparavant», affirme l’entrepreneur montréalais.

Il est d’ailleurs optimiste pour la suite des choses.

Selon lui, ces trois éléments -les supergrappes, la création de l’agence et la conjoncture américaine- devraient permettre de relancer les IDE au Canada.

«J’ai vraiment une espérance que ça va marcher.»

 

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