Épidémie: Les producteurs de porc sur le qui-vive


Édition du 25 Janvier 2014

Épidémie: Les producteurs de porc sur le qui-vive


Édition du 25 Janvier 2014

Par François Normand

Photo: Bloomberg

La possibilité que le virus de diarrhée épidémique porcine (DEP) fasse son apparition au Canada fait redouter le pire à l'industrie porcine québécoise, dont le PIB sectoriel est évalué à plus de 2 milliards par an.

«Nos entreprises n'ont pas la capacité de subir un tel événement !» laisse tomber au bout du fil David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec.

Si elle arrivait au Québec, l'épidémie de DEP frapperait une industrie qui se relève à peine de quelques années difficiles. «La mort de porcelets représenterait une perte nette ; l'impact serait majeur», affirme M. Boissonneault.

Apparu aux États-Unis il y a plus d'un an, ce virus s'attaque uniquement aux porcelets. Il est très virulent : son taux de mortalité peut atteindre 80 %, et il n'existe aucun vaccin pour le combattre. Des millions d'animaux sont déjà morts aux États-Unis. Le virus est présent dans une vingtaine d'États dont des États frontaliers comme le Michigan et le Minnesota.

Il ne pose aucun risque pour la santé humaine, disent unanimement les spécialistes et de la santé publique.

Aucun cas n'a été détecté au Canada. Néanmoins, l'industrie estime qu'il serait étonnant que le virus ne fasse pas son apparition ici. Chez Olymel, on craint son arrivée, évidemment. «L'impact serait majeur pour les producteurs de porcs, puisqu'il a un taux de mortalité très élevé», dit Sylvain Fournaise, vice-président de la sécurité alimentaire et des services chez Olymel, transformateur et producteur de porcs depuis le rachat de Big Sky Farms l'an dernier. OlySky, la nouvelle filiale d'Olymel, produit un million de porcs par an.

Les abattoirs canadiens d'Olymel pâtiraient aussi de la crise ; trois d'entre eux sont situés au Québec (à Saint-Esprit, Princeville et Vallée-Jonction). «Nous subirions une baisse de volume importante», dit Sylvain Fournaise, en précisant que les heures de travail des employés des abattoirs pourraient être diminuées.

Mesures en place

L'industrie et le gouvernement du Québec surveillent l'évolution de la situation. Pour limiter les risques de propagation, les producteurs et les transformateurs imposent des mesures sanitaires (comme la désinfection des roues des véhicules) aux transporteurs de truies en provenance des États-Unis. Olymel désinfecte aussi quotidiennement ses quais de déchargement, a précisé M. Fournaise.

Pour sa part, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a instauré depuis le mois de juillet un programme de surveillance, qui prévoit des tests épidémiologiques. «Nous travaillons aussi de près avec l'industrie et le gouvernement fédéral», précise Hélène Trépanier, de la Direction de la santé et du bien-être des animaux.

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