Les problèmes de chaîne d'approvisionnement ont nui aux profits du Canadien National

Publié le 27/04/2022 à 07:47

Les problèmes de chaîne d'approvisionnement ont nui aux profits du Canadien National

Publié le 27/04/2022 à 07:47

Par La Presse Canadienne

Les goulots d’étranglement d’approvisionnement — en particulier en Chine, où les confinements pour la COVID-19 font des ravages sur la fabrication et l’expédition — ont ralenti le trafic de conteneurs sur la côte ouest. (Photo: La Presse Canadienne)

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a abaissé ses prévisions pour l’exercice en cours, alors qu’elle dévoilait mardi des résultats en baisse pour son premier trimestre. 

Évoquant des «conditions d’exploitation difficiles» et une «incertitude économique mondiale», le Canadien National a indiqué qu’il misait désormais sur une croissance de son bénéfice ajusté par action d’entre 15% et 20%, par rapport à sa cible de 20% annoncée au début de l’année. 

«Nous ramènerons cette entreprise au rang de meilleure de sa catégorie», a affirmé Tracy Robinson, qui a rejoint l’équipe en tant que cheffe de la direction le 28 février. Elle est arrivée de TC Énergie, où elle dirigeait les activités de gazoducs de la société énergétique. 

«Il y a eu un gros choc sur la chaîne d’approvisionnement. Et nous travaillons très dur pour retrouver notre rythme», a expliqué Mme Robinson aux analystes lors d’une conférence téléphonique. 

Le plus grand transporteur ferroviaire du pays a indiqué que ses revenus pour le trimestre clos le 31 mars avaient grimpé de 5% par rapport à la même période l’an dernier. Les revenus ont été stimulés par des hausses des tarifs marchandises et l’accroissement des volumes d’exportation de céréales américaines. 

Cependant, une plus modeste récolte céréalière canadienne, une diminution du trafic conteneurisé sur la côte ouest, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et des conditions météorologiques hivernales plus difficiles ont finalement contribué à une baisse de 6% du bénéfice net au plus récent trimestre.  

«Les conditions météorologiques difficiles — principalement dans l’Ouest canadien — et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont eu une incidence sur notre capacité à tirer pleinement parti des environnements de forte demande au premier trimestre. L’incertitude liée à la guerre en Ukraine et les perturbations pandémiques soutenues en Chine et ailleurs suggèrent toutes un peu de prudence cette année», a expliqué Mme Robinson. 

Les revenus tirés de la récolte céréalière plus faible — généralement le produit qui contribue le plus au chiffre d’affaires du CN, mais qui a été surpassé au plus récent trimestre par le pétrole et les produits chimiques — ont chuté de 15% d’une année à l’autre. 

Les goulots d’étranglement d’approvisionnement — en particulier en Chine, où les confinements pour la COVID-19 font des ravages sur la fabrication et l’expédition — ont ralenti le trafic de conteneurs sur la côte ouest. 

Pendant ce temps, un hiver glacial a encore réduit la capacité de fret, car les basses températures altèrent les systèmes de freinage pneumatique d’un train, obligeant le transporteur à utiliser des trains plus courts, à des vitesses plus lentes. 

Par conséquent, le CN vise maintenant un ratio d’exploitation — une mesure de l’efficacité du chemin de fer qui exprime les dépenses en tant que pourcentage des ventes nettes — d’un peu moins de 60%, par rapport à son objectif précédent, plus ambitieux, de 57%. 

 

À la recherche d’un administrateur francophone 

Plus tôt mardi, le CN a annoncé que son conseil d’administration s’était réuni en matinée pour la première fois depuis la démission de son seul administrateur francophone, l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, et qu’il nommerait «dans les prochains mois» un administrateur «francophone du Québec». M. Charest a abandonné son poste le 1er avril pour se lancer dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada. 

«Le CN, dont le siège social est situé à Montréal depuis plus de 100 ans, et son conseil d’administration respectent la riche histoire de la compagnie au Québec où la langue officielle est le français et en tirent une grande fierté», a soutenu le président de son conseil d’administration, Robert Pace, dans un communiqué. 

Le CN, comme l’ancienne société d’État Air Canada, est assujetti à la Loi sur les langues officielles du Canada, qui oblige les institutions fédérales à fournir des services en anglais ou en français sur demande.

Les problèmes linguistiques dans le monde des affaires de la province sont revenus à l’avant-scène en novembre, dans la foulée de commentaires du chef de la direction d’Air Canada, Michael Rousseau. Lors d’une mêlée de presse, ce dernier avait fait des commentaires, incluant une admission de son incapacité à parler en français, qui avaient déclenché un tollé. 

Lors de sa nomination à la tête du CN, Tracy Robinson a pour sa part déclaré qu’elle avait commencé à suivre des cours de français pour pouvoir communiquer avec les employés et les clients du transporteur et «profiter pleinement de l’expérience de la vie au Québec». 

Le plus grand opérateur ferroviaire du pays a affiché un bénéfice net du premier trimestre de 918 millions $, en baisse par rapport à celui de 976 millions $ des trois premiers mois de 2021. 

Les revenus ont atteint 3,71 milliards $, par rapport à ceux de 3,54 milliards $ obtenus un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le bénéfice par action a grimpé à 1,32 $, par rapport à celui de 1,23 $ de l’an dernier. Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté par action, légèrement plus élevé, de 1,38 $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv. 

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