La production inférieure aux attentes a déçu les investisseurs. (Photo: La Presse Canadienne)
Longueuil — Les conditions météorologiques défavorables ont freiné la production d’électricité d’Innergex au troisième trimestre, qui se trouve à 10% sous sa moyenne historique à long terme.
La production proportionnelle s’est établie à 90% de la production moyenne à long terme (PMLT) au cours du troisième trimestre, rapporte la société de Longueuil, mercredi.
La direction attribue cet écart à la diminution de la production en Colombie-Britannique en raison des incendies de forêt, à un ensoleillement inférieur au parc de Phœbe au Texas et à des vents qui ont soufflé plus timidement qu’à l’habitude en France et dans le parc de Foard City au Texas. «Dernièrement, il y a eu des projets où la production n’a pas été à la hauteur de nos espérances», explique Michel Letellier, président et chef de la direction, lors d’une conférence visant à discuter des résultats du troisième trimestre.
Le grand patron du producteur d’énergie renouvelable assure que la direction demeure «prudente» quand vient le temps de prévoir le potentiel énergétique d’un projet.
Par le passé, les projets éoliens en France avaient connu une autre période de sous-production avant de revenir à la normale, souligne M. Letellier. «Un cycle à court terme ne veut pas dire que nous allons devoir changer nos prévisions, mais c’est quelque chose que nous prenons au sérieux et suivons continuellement. »
La direction a d’ailleurs révisé à la baisse ses prévisions pour l’année 2021. Elle prévoit désormais que ses revenus augmenteront de 10% plutôt que 12%.
Les prévisions à moyen terme pour la période entre 2020 et 2025, dévoilées lors de la journée des investisseurs de septembre, demeurent cependant inchangées. La société veut doubler ses revenus totaux annuels à environ 1,4 milliard $. Elle veut également doubler ses flux de trésorerie à 1$ par action.
Pour gérer son risque climatique, Innergex mise sur la diversification de son portefeuille dans différentes sources d’énergie et différents emplacements géographiques.
S’il demeure difficile de prévoir l’impact des changements climatiques sur la force des vents, les changements climatiques pourraient cependant être favorables à certains projets hydroélectriques, croit M. Letellier. Un hiver tardif et un printemps précoce pourraient permettre une augmentation de la quantité d’eau dans les réservoirs. La production en hiver et en automne où les tarifs sont plus avantageux pourrait donc être accrue, a-t-il dit.
Déception des investisseurs
La production inférieure aux attentes a déçu les investisseurs. En début d’après-midi, l’action effaçait 1,37$, ou 6,54%, à 19,59 $ à la Bourse de Toronto. Bill Cabel, de Desjardins Marché des capitaux, attribue les résultats inférieurs aux attentes à l’écart de production avec la moyenne à long terme.
Ben Pharm, de BMO Marchés des capitaux, invite cependant les investisseurs à la patience. Il note que plusieurs projets sont dans les cartons. «À mesure que la croissance liée aux projets et aux acquisitions amène une augmentation des flux de trésorerie et une amélioration du ratio de paiement du dividende, nous croyons que le prix de l’action suivra [à la hausse]», écrit l’analyste qui admet que sa thèse optimiste prend plus de temps à se matérialiser que prévu.
Au cours de la période de trois mois terminée le 30 septembre, Innergex a enregistré une perte nette de 23,5 millions $, comparativement à un bénéfice net de 7,5 millions $.
Les revenus, pour leur part, sont en hausse de 13% à 184,6 millions $. La hausse s’explique notamment par le versement de dommages-intérêts payés par un entrepreneur en raison de retard dans la construction du parc solaire de Hillcrest en Ohio et par la mise en service de nouveaux projets et par la réalisation d’acquisitions.
