Les partisans du non écossais ont laissé aller un grand soupir de soulagement, tandis que 55,3 % des électeurs se sont prononcé contre le projet d'indépendance. C'est un écart de 10,6 % par rapport au oui.
Ce chiffre, réconfortant à première vue, n'a rien de rassurant. Le chiffre le plus significatif, ce sont les 1 617 989 Écossais qui ont répondu oui à une question très claire. Au Québec, le référendum de 1995 a donné 49,6 % pour le oui, mais comme la question était floue, on ne sait pas si tous les électeurs qui ont voté oui étaient indépendantistes.
Les 44,7 % d'indépendantistes écossais et une bonne quantité d'unionistes qui ont cru aux promesses des trois principaux chefs de parti exigeront maintenant que ces engagements soient respectés. Ils auront l'appui inconditionnel de l'ex-premier ministre travailliste d'origine écossaise, Gordon Brown, qui est intervenu fortement dans le débat et qui tente de jouer les médiateurs dans la négociation des pouvoirs qui devront être transférés aux Écossais. M. Brown a même énoncé une liste de pouvoirs qui devraient être transférés à l'Écosse. Alex Salmond, qui quitte son poste de premier ministre et de chef de parti dans l'amertume, continuera aussi de mettre beaucoup de pression sur Westminster.
Le dispositif constitutionnel britannique semble plus simple que le nôtre à première vue, mais cela ne signifie pas que la négociation des changements espérés sera facile.