Le Port de Sept-Îles mise sur le redressement du prix du fer


Édition du 07 Octobre 2017

Le Port de Sept-Îles mise sur le redressement du prix du fer


Édition du 07 Octobre 2017

Par Pierre Théroux

Le nouveau quai de Sept-îles permettra de faire accoster les immenses vraquiers de type ­Chinamax, d’une capacité de 400 000 tonnes.

Le déclin de l'industrie du fer ces dernières années n'a pas épargné le Port de Sept-Îles, qui entrevoit toutefois l'avenir avec beaucoup plus d'optimisme.

«Les perspectives sont nettement meilleures et plus encourageantes», fait valoir Pierre D. Gagnon, PDG du Port.

Le prix du minerai de fer avait triplé entre 2008 et 2012, passant de 60 dollars américains ( $ US) la tonne à plus de 180 $ US la tonne, avant de chuter jusqu'à un creux de 40 $ US au début de 2016. Sa remontée jusqu'à 75 $ US en septembre dernier, après avoir oscillé entre 55 $ US et 90 $ US depuis le début de l'année, laisse poindre des jours meilleurs. Le Port de Sept-Îles prévoit d'ailleurs manutentionner 25 millions de tonnes en 2017, comparativement aux quelque 23 millions de tonnes en moyenne enregistrées à chacune des trois dernières années.

L'immense appétit de la Chine et de l'Inde pour le fer québécois avait auparavant permis au Port de Sept-Îles d'afficher des années fastes, avec une pointe de 27,7 millions de tonnes en 2013, soit le plus fort total en plus de 30 ans. La baisse des dernières années s'explique essentiellement par la fin des activités de la société minière en faillite Cliffs Natural Resources. La compagnie minière IOC Rio Tinto avait pour sa part augmenté ses expéditions en 2016, avec 18,6 millions de tonnes versus 17,8 millions de tonnes l'année précédente, tandis que Tata Steel Minerals Canada avait enregistré une baisse de ses expéditions à 1,6 million de tonnes en 2016 comparativement à 2,3 millions en 2015.

Or, le Port entend faire encore mieux et croit même pouvoir «atteindre au cours des trois prochaines années les records de 35 millions de tonnes manutentionnées pendant le boom minier de la décennie 1970», affirme M. Gagnon.

Nouveau quai de 220 M $

Pour y parvenir, l'administration portuaire compte sur la mise en service de son nouveau quai multi-usager. Récemment construit au coût de 220 millions de dollars (M $) grâce à un financement public-privé dont 110 M $ proviennent de cinq sociétés minières, ce quai permettra de faire accoster les immenses vraquiers de type Chinamax, d'une capacité de 400 000 tonnes. «Avant, on pouvait charger jusqu'à 200 000 tonnes dans les navires. En doublant cette capacité, les société minières peuvent réduire les coûts de transport et être plus compétitives sur les marchés internationaux», indique M. Gagnon.

Le Port, qui profite d'eaux profondes de plus de 80 m et d'une baie semi-circulaire d'environ 10 km de diamètre, souhaite ainsi devenir une importante plaque tournante du transport maritime. «Nos nouvelles infrastructures nous permettront d'expédier jusqu'à 60 millions de tonnes de marchandises par année, comparativement à notre ancienne capacité de 35 millions. Moins d'une dizaine de ports dans le monde peuvent en faire autant», précise M. Gagnon.

Source : Port de Sept-Îles

L'acquisition en 2016 d'une partie des terrains de la minière Wabush facilitera aussi la croissance du Port, selon lui. En mettant la main sur un vaste territoire de 407 hectares, le Port compte en effet sur de nouveaux espaces pour son développement à proximité de ses trois infrastructures portuaires, soit le quai de Pointe-Noire, le quai de la Relance et le nouveau quai multi-usager.

Autre bonne nouvelle : la mine du lac Bloom, près de Fermont, qui n'est plus en exploitation depuis que Cliffs Natural Resources y a cessé ses activités en 2014, pourrait reprendre du service. L'entreprise Mines de fer Champion et sa filiale Minerai de fer Québec, qui ont déboursé 10,5 M $ pour en faire l'acquisition en 2016 grâce à une aide financière de 20 M $ du gouvernement du Québec, prévoient en effet reprendre les opérations d'extraction du minerai de fer à partir de 2018.

Le Port se réjouit aussi de l'appel de projets lancé en février dernier par la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN) afin de relancer les activités industrielles de l'usine de bouletage de minerai de fer située sur le site portuaire de Pointe-Noire, qui appartenait également à l'ancienne minière Cliffs.

La SFPPN est une société en commandite créée en 2016, après la décision du gouvernement du Québec d'investir 66,75 M $ afin d'acquérir les actifs de Cliffs, qui comprennent les terrains, les équipements et les droits liés aux opérations ferroviaires, d'entreposage, de bouletage et de transbordement dans le secteur de Pointe-Noire. Cette acquisition profitera aux sociétés minières, qui auront ainsi un meilleur accès au quai.

«Un tronçon de 36 km de la voie ferrée qui contourne la baie pour amener la production du Nord-du-Québec jusqu'au quai de Pointe-Noire appartenait à Cliffs, avec qui les autres minières arrivaient difficilement à s'entendre pour pouvoir l'utiliser», dit M. Gagnon.

Le Port ne compte pas seulement sur l'industrie du fer pour accroître ses activités. Aluminerie Alouette, implantée à Sept-Îles depuis 25 ans, a totalisé des expéditions d'environ 1,5 million de tonnes en 2016. Reste que le minerai de fer représente environ 90 % des marchandises manutentionnées au Port de Sept-Îles, qui souhaiterait une plus grande diversification de ses activités afin d'être moins dépendant des cycles miniers.

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