Le nouveau Farm Bill ne satisfait toujours pas les éleveurs canadiens


Édition du 22 Mars 2014

Le nouveau Farm Bill ne satisfait toujours pas les éleveurs canadiens


Édition du 22 Mars 2014

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Mauvaise nouvelle pour les exportateurs de bétail. Washington n'a pas éliminé de la nouvelle loi agricole américaine (Farm Bill) l'obligation d'étiqueter les produits du porc et du boeuf vendus au détail aux États-Unis issus de bêtes élevées au Canada et transformées en sol américain.

«Nous avions l'espoir que Washington s'attaque à l'étiquetage obligatoire. C'est le grand oublié du nouveau Farm Bill», dit Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à Financement agricole Canada. En vigueur depuis l'adoption du précédent Farm Bill en 2008, cette mesure d'étiquetage force l'inscription du pays d'origine sur les produits vendus aux États-Unis.

Or, cette obligation complique la gestion des abattoirs aux États-Unis, explique Charles-Félix Ross, économiste en chef de l'Union des producteurs agricoles. «Dans leur chaîne, les producteurs doivent étiqueter les produits et faire une ségrégation physique entre le bétail canadien et américain abattu dans leur usine», dit-il.

Un casse-tête qui incite de plus en plus de transformateurs américains à tourner le dos au boeuf et au porc canadien, selon M. Gervais.

«Pour éviter des problèmes administratifs, des abattoirs aux États-Unis s'abstiennent d'importer du bétail canadien et s'approvisionnent plutôt aux États-Unis», dit-il, en admettant qu'il est difficile de chiffrer avec précision l'effet au Canada. Chose certaine, les exportateurs de bétail vivant ont senti l'impact de l'introduction de l'obligation d'étiquetage dès l'été 2008, peut-on lire dans une récente analyse des Éleveurs de porcs du Québec. Par exemple, l'usine de Tyson en Illinois et celle de Cargill en Pennsylvanie ont cessé d'abattre de jeunes boeufs en provenance du Canada.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné raison au Canada dans ce dossier. Elle a jugé que les mesures américaines contrevenaient aux règles du commerce international. Déboutés en appel, les États-Unis ont assoupli leurs mesures d'étiquetage en 2013. Mais, selon Charles-Félix Ross, cet assouplissement n'a pas vraiment eu de répercussions sur les producteurs de boeufs et de porcs au Canada. «Cette nouvelle réglementation n'a rien changé ; elle a empiré la situation pour les importations de boeufs par les abattoirs de petite et de moyenne tailles.»

Mécontent de cette situation, le Canada a d'ailleurs déposé une nouvelle une plainte à l'OMC. Le Tribunal de commerce international devrait rendre sa décision en 2014.

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