Premier Tech Aqua sera responsable du design et de l'ingénierie de ces infrastructures. Le premier projet sera réalisé pour la National Building Construction Corporation, une entreprise qui relève du gouvernement fédéral, tandis que le second est la Uttar Pradesh State Development Corporation, le gouvernement du plus important État de l'Inde, qui compte plus de 180 millions de personnes. Nous avons interviewé Michel Lemieux, directeur du développement des marchés à l'international pour PremierTech, lors de son passage en Inde pour mieux connaître le potentiel du marché de l'assainissement des eaux et des défis de mener des affaires dans ce pays.

Les Affaires - Le marché indien est-il important pour vous ?

Michel Lemieux - Avec près de 1,2 milliard d'habitants, les besoins de l'Inde sont immenses, d'autant que l'industrie du traitement des eaux usées est relativement récente dans ce pays. D'ailleurs, le gouvernement fédéral et ceux des États prévoient des budgets pour l'assainissement des eaux usées. Nous visons les usines d'épuration et les sites d'enfouissement sanitaires gérés par des municipalités dans les zones urbaines. Les entreprises privées qui veulent se conformer aux normes environnementales sont aussi des clients potentiels.

L.A. - Il y a déjà des entreprises en Inde qui offrent les mêmes services que vous ?

M.L.- Deux ou trois entreprises étrangères sont très actives dans notre secteur, celui des réacteurs biologiques séquentiels.

L.A. - Comment distribuez-vous vos produits dans ce pays ?

M.L. - Nous y avons deux sociétés indépendantes qui nous représentent pour couvrir l'ensemble du territoire. Nous explorons actuellement la possibilité de nous établir de façon plus formelle en Inde, en créant une société conjointe avec un partenaire local. Notre groupe, Équipements industriels, est déjà présent depuis 10 ans, par sa collaboration avec une société conjointe : Chronos Richardson India Pvt.

L.A. - Pourriez-vous envisager de fabriquer vos produits en Inde ?

M.L. - Oui. En raison de la mondialisation, les entreprises doivent être flexibles et produire à proximité de leurs marchés. Nous pourrions fabriquer sur place certains de nos composants, plutôt que de les exporter. Même si la matière première, le métal, n'y est pas moins chère, la main-d'oeuvre, aussi qualifiée qu'au Québec, l'est nettement; c'est ce qui nous permettra de demeurer concurrentiels.

L.A. - Quels sont les défis à relever pour Premier Tech Aqua en Inde ?

M.L. - La compréhension du contexte d'affaires est un défi; les normes de taxation, les barrières tarifaires, la culture d'affaires... Pour le moment, nous apprenons sur le tas. Enfin, nous devons comprendre la bureaucratie indienne et nous adapter.

L.A. - Votre entreprise est en Chine depuis 2002 et en Inde depuis 2005; comment comparez-vous ces marchés ?

M.L. - Dans les deux pays, le potentiel est immense, car il y a énormément à faire dans le domaine de l'assainissement des eaux usées. Le fait que les Indiens parlent anglais facilite la conduite des affaires. En ce qui concerne la mise en oeuvre de projets, les choses se font plus vite en Chine qu'en Inde, où la bureaucratie ralentit l'exécution. En Chine, quand un projet est voté, il se réalise rapidement ! Ici, les décisions sont prises et exécutées différemment, avec plus de consultations et les délais qui y sont associés.