Le huard en chemin vers... nulle part?

Publié le 06/11/2018 à 06:34

Le huard en chemin vers... nulle part?

Publié le 06/11/2018 à 06:34

Par Dominique Beauchamp

(Photo: 123rf.com)

Le huard a pris du mieux depuis son niveau de juin, mais le nouvel accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada n’a pas déclenché la remontée à laquelle on aurait pu s’attendre.

Le dollar canadien a tenté une hausse en matinée en marge de l’optimisme économique affiché par Stephen Poloz lors d’un discours à Londres. Ce sursaut jusqu’à 76,48 cents américains, a été de courte durée.

Le huard est encore inférieur au niveau de 77,42 cents américains qu’il avait en août au moment où l’accord bilatéral entre les États-Unis et le Mexique avait nourri l’espoir d’une nouvelle entente commerciale à trois.

Notre monnaie ne fluctue pas en vase clos et réagit à différentes influences tant internes qu’externes, explique Hendrix Vachon, économiste principal du Mouvement Desjardins.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine, la crise budgétaire italienne ainsi que la ralentissement en Europe sont tous des facteurs qui pèsent sur la santé l’économie mondiale et donc notre devise, compte tenu de l’importance de nos exportations.

Moins d’appétit du risque par exemple peut aussi affaiblir une monnaie plus secondaire comme la nôtre, par exemple.

Les États-Unis: l’éléphant dans la pièce

L’influence la plus déterminante est sans contredit l’écart qui sépare les taux canadiens et américains. «L’économie américaine est nettement plus vigoureuse que la nôtre, la création d’emplois et les hausses salariales aussi. Cela donne plus de poids aux perspectives de hausses de taux fournies par la Fed par rapport aux nôtres», indique aussi M. Vachon.

Si au Canada les marchés ne croient pas que la Banque du Canada relèvera son taux directeur encore trois fois, de l’actuel 1,75 % à une zone neutre éventuelle qui varie entre 2,5 et 3,5%, aux États-Unis quatre autres hausses des taux apparaissent plus probables.

Les économistes de Desjardins ne s’attendent pas à ce que la Banque centrale canadienne bouge le 5 décembre, mais une hausse au premier trimestre de 2019 est presque assurée.

La Banque du Canada a relevé son taux directeur à cinq reprises depuis 15 mois.

«C’est un peu plus tôt que nous l’anticipions précédemment. Nous misons sur seulement deux hausses de taux l’an prochain, mais tout développement favorable suffirait à convaincre la Banque du Canada d’opter pour un resserrement un peu plus rapide», peut-on lire dans le dernier bulletin des Études économiques de Desjardins.

Même les élections législatives de mi-mandat du 6 novembre pourraient influencer notre monnaie si par exemple elles donnaient le champ libre aux républicains d’imposer une autre baisse d’impôts par exemple.

En d’autres mots, des stimuli additionnels donneraient un autre élan à l’économie américaine et aux attentes de hausses de taux aux États-Unis, ce qui par ricochet ferait pâlir économie et notre devise.

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