Le dur exercice de la consolidation du régime de retraite public


Édition du 28 Janvier 2017

Le dur exercice de la consolidation du régime de retraite public


Édition du 28 Janvier 2017

[Photo : Shutterstock]

Le Québec est aux prises avec un exercice aussi délicat que crucial pour notre société, pour nos travailleurs comme pour nos employeurs : la consolidation de son régime de retraite public. Le vieillissement de la population, l'évolution du marché du travail ainsi que la santé financière du Régime de rentes du Québec (RRQ) sont des enjeux qui doivent être cernés avec audace et vision, pour que toute bonification du système de retraite puisse bénéficier aux générations futures, qui en recueilleront les fruits, sans en faire payer la facture aux générations précédentes.

Mais avant de songer à bonifier le RRQ, il importe de bien contrôler les coûts du programme actuel, qui n'atteint toujours pas sa pleine capitalisation. Au cours des dernières années, les employés et les employeurs du Québec ont dû absorber différentes augmentations de cotisations, ne serait-ce que pour maintenir le régime en bonne santé et en assurer la viabilité financière. Si nous ajoutons à cela la pression que représente l'augmentation de l'espérance de vie sur notre système, le risque de voir se répéter encore, et encore, des hausses additionnelles de cotisations dans le futur est accru.

Or, rappelons qu'au Québec, dans le cas des employeurs, ceux-ci payent déjà d'importantes taxes sur la masse salariale, largement supérieures à la facture que doivent assumer les employeurs au Canada pour un travailleur gagnant le même salaire (45 % d'écart en moyenne) ou dans d'autres provinces telles que l'Ontario (31 %), la Colombie-Britannique (73 %) ou l'Alberta (80 %).

Tout changement qui sera apporté au RRQ devra donc tenir compte de la capacité des entreprises à s'ajuster au regard des autres augmentations des coûts afférents à la masse salariale. De plus, dans bien des cas, les employeurs offrent déjà des régimes suffisamment généreux pour assurer une retraite convenable à leurs employés.

Par ailleurs, à l'instar de la majorité des juridictions confrontées au prolongement de l'espérance de vie, il serait temps d'envisager la possibilité d'augmenter l'âge auquel un travailleur peut percevoir sa rente du régime sans pénalité - qui est toujours établi à 65 ans, et ce, depuis 1970 !

Pourtant, la longévité s'est remarquablement allongée au Québec. De nos jours, la main-d'oeuvre âgée est en meilleure santé que les générations précédentes et bénéficie également de meilleures conditions de travail et de soins de santé encore plus évolués. D'ailleurs, une grande majorité (28 sur 34) des pays membres de l'OCDE ont haussé l'âge «normal» de la retraite dans leur régime de retraite ou ont décidé de le faire d'ici 2050. Ce simple changement influencerait automatiquement la période de versement des prestations, répondant ainsi de manière immédiate et efficace à la pression insoutenable sur notre régime public.

Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec.

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