Le 0,5 % qui pourrait changer les choses

Publié le 17/09/2011 à 00:00, mis à jour le 15/09/2011 à 16:23

Le 0,5 % qui pourrait changer les choses

Publié le 17/09/2011 à 00:00, mis à jour le 15/09/2011 à 16:23

L'entrepreneuriat au Québec est une vache sacrée présentée comme notre succès national. Or, force est de constater que nous avons de la difficulté à reconnaître l'ambition, que le succès financier des individus est perçu négativement et que nous avons une aversion contre le risque.

Un constat qui devrait nous inciter à revoir notre stratégie, puisque les études démontrent que nous détenons le pire ratio sur le plan des intentions entrepreneuriales au Canada. On se doit de créer un fonds d'investissement québécois géré par des entrepreneurs.

Au Québec, seulement 9,4 % des gens sont propriétaires d'entreprises, alors que ce taux est de 17,3 % dans le reste du pays.

Freins et obstacles

Les principaux freins et obstacles à la création et à la croissance d'entreprises au Québec sont le manque d'argent, le manque de temps et la complexité administrative. Nous devons amener les grandes entreprises à participer, à valoriser le métier d'entrepreneur et à favoriser l'émergence et la culture de l'entrepreneuriat. Cet écart entre le Québec et le reste du Canada doit représenter la part de marché que nous devons reconquérir, ce qui correspond à 7,9 % d'entrepreneurs latents que nous devons éveiller.

On doit mettre en place un fonds d'investissement voué à la création d'entreprises et au soutien des PME. Il serait financé en effectuant un prélèvement de 0,5 % des impôts perçus des grandes sociétés, ce qui permettrait la création d'un fonds de départ de 15 millions de dollars. Ayant pour mission de favoriser l'émergence et le soutien de nouvelles entreprises performantes, ce fonds devrait être géré par un conseil d'administration indépendant constitué en majeure partie d'entrepreneurs aguerris ayant à coeur la croissance économique du Québec. Nous pourrions ainsi contribuer à créer des emplois, à stimuler l'économie et à refondre différents programmes existants. Ces derniers sont présentement gérés par une bureaucratie gouvernementale : nous devons les réviser et retirer les fonctionnaires de la gestion courante des activités.

Guichet unique

Le fonds sera le point de départ des actions et des investissements liés à l'entrepreneuriat au Québec. L'objectif est de mettre en place un plan maître qui intégrera l'ensemble des acteurs dans une vision globale organisée, ce qui réduira la concurrence entre les différents organismes gouvernementaux et permettra d'avoir accès à un guichet unique d'approvisionnement. Il faut avoir des objectifs non seulement réalistes, mais inspirants pour notre politique entrepreneuriale québécoise. Afin d'en favoriser l'émergence, nous devons créer un point d'ancrage où l'expertise quant à la création d'entreprises, la gestion de la croissance et le transfert de pouvoir sera accessible. Il faut également développer des partenariats avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, les universités, les organismes et les acteurs locaux et régionaux, afin de promouvoir formation, mentorat et innovation, et ainsi créer un solide réseau de soutien.

Élevons la barre et exigeons des mesures afin de faire passer de 9,4 % à 15 % le nombre de propriétaires d'entreprises au Québec d'ici cinq ans. Tous les experts s'entendent, l'entrepreneuriat est générateur de richesses, et les valeurs entrepreneuriales sont positives pour l'essor de la société. À nous d'agir et de faciliter la démarche !

Chaque semaine, jusqu'au 10 décembre, des leaders des générations X et Y lancent le débat sur un enjeu de société pour un Québec prospère. Vos idées comptent. Participez sur lesaffaires.com/sortie13.

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Yanouk Poirier est associé chez Leaders & Cie.

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