La sixième vague de COVID cause des pénuries de main-d’oeuvre dans plusieurs secteurs

Publié le 08/04/2022 à 16:14

La sixième vague de COVID cause des pénuries de main-d’oeuvre dans plusieurs secteurs

Publié le 08/04/2022 à 16:14

Par La Presse Canadienne

Une pénurie de personnel, en particulier pour les pilotes, continue d’entraver certaines parties de l’industrie du transport aérien, et de plus en plus d’agents de bord se sont portés malades ces dernières semaines. (Photo: 123RF)

Après deux ans de confinements intermittents, Rachel Reinders a ressenti un regain d’espoir le mois dernier, alors que les restrictions pandémiques se sont assouplies et que le printemps s’est manifesté, annonçant une nouvelle saison de terrasse. 

Mais Rachel Reinders, qui gère le pub Lieutenant’s Pump à Ottawa, a dû réduire une fois de plus ses activités, fermant sa cuisine le midi pendant une semaine en mars parce que quatre cuisiniers étaient malades simultanément et ne pouvaient pas se présenter au travail. 

«Nous manquons de personnel dans la cuisine en temps normal, alors nous ne pouvions même pas en perdre un, en fait. Et nous en avons perdu quatre, a-t-elle affirmé. Ceux qui restaient ont travaillé deux fois plus pour combler le manque à gagner.» 

Partout au Canada, les entreprises ont du mal à affronter une apparente sixième vague de contaminations à la COVID-19, alors que des pénuries de personnel entravent les secteurs des soins de santé à l’hôtellerie, en passant par le commerce de détail, même si la situation reste plus gérable que celle qui avait été causée par le variant Omicron à l’hiver. 

Le Dr Kevin Smith, directeur général du University Health Network de Toronto, a affirmé mercredi que le nombre de cas dans ses hôpitaux avait grimpé ces derniers jours, «à tel point que la dotation en personnel est de nouveau difficile». 

À Montréal, le fabricant de parkas Quartz a récemment vu environ 10 de ses quelque 100 employés rester à la maison avec des symptômes de COVID-19, mais son cofondateur François-Xavier Robert a noté que les absences étaient plus courtes qu’en janvier. 

«C’est tout autant que nous en avions en décembre», lorsque l’entreprise a fermé son magasin phare à Montréal, ainsi que deux boutiques éphémères à Montréal et à Toronto. «Presque tous ceux qui ne l’ont pas eu pendant l’hiver l’ont eu au cours des deux dernières semaines.» 

«Personne n’est tombé vraiment malade. Les gens s’arrêtaient un ou deux jours, puis reprenaient le travail, a ajouté Xavier Robert. Cette fois, c’est plus facile.»

 

Défenses renforcées dans certaines provinces 

Néanmoins, les détaillants, les gymnases et les espaces événementiels subissent un autre coup dur alors que les travailleurs tombent malades ou évitent ces secteurs, craignant de nouvelles fermetures, a observé Ryan Mallough, directeur principal de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). 

«L’impact se fait sentir à tous les niveaux, en ce qui a trait aux absences, a-t-il affirmé. Une partie de cette nervosité commence à revenir un peu dans l’état d’esprit.» 

Plusieurs provinces canadiennes renforcent leurs défenses contre le virus alors que pointent les signes d’une sixième vague. Le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard ont prolongé leurs obligations de porter le masque dans les espaces publics jusqu’à plus tard ce mois-ci et l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique prévoient d’élargir l’accès aux quatrièmes doses du vaccin. 

Une pénurie de personnel, en particulier pour les pilotes, continue d’entraver certaines parties de l’industrie du transport aérien, et de plus en plus d’agents de bord se sont portés malades ces dernières semaines. 

Les pilotes affirment qu’une accumulation de dossiers chez Transports Canada retarde leur certification médicale, ce qui entraîne des retards de plusieurs mois avant qu’ils ne puissent reprendre du service à bord des avions. Selon l’Air Line Pilots Association, un nombre important de pilotes jugés aptes à voler par les experts médico-légaux de l’aviation attendent depuis un an ou plus le feu vert de Transports Canada. Plusieurs ont été mis à pied ou en congé pendant la pandémie, contribuant au goulot d’étranglement bureaucratique actuel. 

Cependant, la porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail, Michelle Wasylyshen, affirme que les interruptions de travail se sont largement «stabilisées» pour ses 45 000 entreprises.

«Je ne pense pas qu’ils connaissent une perturbation aussi importante qu’en janvier. Le pic semble avoir eu lieu à ce moment-là, a-t-elle estimé. Nous avons eu des cas où les gens ne se présentaient même pas aux entrevues qui avaient été programmées.» 

Pendant ce temps, certains bureaux vont de l’avant comme prévu avec des politiques de retour au travail, même si celles-ci impliquent souvent des arrangements hybrides, comme au Mouvement Desjardins. 

«Bien que le nombre d’employés touchés par la COVID-19 augmente, cette situation n’affecte pas la qualité des services que nous offrons aux membres et clients», a assuré le porte-parole Jean-Benoît Turcotti.


Par Christopher Reynolds

 

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