La cimenterie de Port-Daniel, une «grave erreur»

Publié le 31/08/2020 à 15:34

La cimenterie de Port-Daniel, une «grave erreur»

Publié le 31/08/2020 à 15:34

Par La Presse Canadienne
Le premier ministre du Québec, François Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault (Photo: Getty images)

La cimenterie gaspésienne de Port−Daniel a été une «grave erreur» des gouvernements précédents et il y a eu des «pertes importantes» dans le projet, a estimé lundi le premier ministre François Legault, qui a aussi fermé la porte à une autre intervention financière de l’État.

Celui−ci a été interrogé sur le sujet, à Montréal, au moment où la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) serait en train de négocier la vente de sa participation dans ce complexe qui compte environ 200 employés et qui a coûté 1,6 milliard $ en raison d’importants dépassements de coût.

«Les Québécois ont déjà beaucoup investi dans la cimenterie, a répondu M. Legault. C’est sûr que par nationalisme, j’aimerais qu’une société québécoise soit prête à investir. Le gouvernement du Québec n’ira pas investir tout seul.»

Des pourparlers auraient lieu entre la Caisse et le conglomérat brésilien Votorantim. Béton Provincial s’est également montrée intéressée, d’après son inscription au Registre des lobbyistes du Québec où elle dit vouloir une aide publique de 150 millions $ pour conserver la propriété québécoise de Ciment McInnis — l’exploitant de la cimenterie.

Certains estiment que si la CDPQ retire ses billes en forçant une transaction, cela se traduirait par d’importantes pertes pour l’institution et Investissement Québec (IQ) — le bras financier de l’État québécois. À plus d’une reprise, la cimenterie avait fait l’objet de critiques de la Coalition avenir Québec quand elle siégeait dans l’opposition. Le parti dirigé par M. Legault critiquait l’ampleur du soutien public accordé à ce projet.

«Avec des centaines de millions en Gaspésie, on aurait pu créer bien plus que 200 emplois», a renchéri le premier ministre.

Le porte−parole de la CDPQ, Maxime Chagnon, n’a pas voulu spéculer sur les options qui étaient sur la table.

«Comme on l’a dit plusieurs fois par le passé, la Caisse n’est pas un exploitant de cimenterie à long terme, et nous restons ouverts aux occasions», a−t−il indiqué dans une déclaration envoyée par courriel.

 

Beaucoup plus cher

Le projet avait été annoncé en grande pompe par le gouvernement péquiste de Pauline Marois en 2014 et devait être piloté par Beaudier, la société d’investissement de la famille Beaudoin−Bombardier, qui faisait partie des actionnaires. La facture avait grimpé à 1,6 milliard $, soit environ 450 millions $ de plus que prévu, en raison des dépassements de coûts qui sont survenus alors que le Parti libéral du Québec était au pouvoir.

La CDPQ avait injecté plus de 450 millions $ dans le projet depuis 2014, alors qu’Investissement Québec détient pour 100 millions $ en capital−actions en plus d’avoir consenti un prêt de 250 millions $.

Après avoir pris le contrôle du projet en 2016 en écartant la famille Beaudoin−Bombardier, la participation de la Caisse dans Ciment McInnis avait fléchi à 27,5%, selon son plus récent rapport annuel. Elle détient toutefois la moitié des sièges sur le conseil d’administration ainsi qu’un «vote prépondérant en cas d’impasse».

L’institution évaluait sa participation dans l’entreprise entre 300 millions $ et 500 millions $.

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