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Édition du 05 Juillet 2014

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Édition du 05 Juillet 2014

Par Les Affaires

Photo: Shutterstock

Nos journalistes vous présentent leur coup de coeur parmi leurs récentes lectures. Des confidences de Biz Stone aux racines des inégalités économiques, en passant par les dessous de l'affaire Snowden, voici des suggestions pour agrémenter votre été.

Le capital au XXIe siècle, Thomas Piketty, Éditions du Seuil, 950 pages

Thomas Piketty ne laisse personne indifférent. Le magazine The Economist a même qualifié cet économiste français de «Marx moderne». Mais contrairement à l'intellectuel allemand et père du communisme moderne, l'auteur de l'essai Le capital au XXIe siècle n'est pas révolutionnaire et ne veut surtout pas renverser le capitalisme. Ses travaux - fruits de 15 ans de recherche qui s'appuie sur des données statistiques dans plus de 20 pays sur trois siècles - documentent plutôt la montée des inégalités dans les pays développés. Pourquoi ? Parce que le rendement du capital est systématiquement plus élevé que le rythme de la croissance, ce qui favorise les détenteurs de capital. Or, sans mesure fiscale plus progressive pour limiter l'impact de cette croissance des inégalités, la concentration de patrimoine dans les mains d'une minorité mine les valeurs de méritocratie et de justice sociale des démocraties, selon Thomas Piketty. Mais ne vous faites pas d'illusion : lire Le capital au XXIe siècle est tout un contrat, un véritable marathon intellectuel. Cet essai vous donnera une compréhension exceptionnelle d'un enjeu incontournable : la répartition de la richesse. - François Normand

Réinventer le Québec : douze chantiers à entreprendre, Marcel Boyer et Nathalie Elgrably-Lévy, Alain Stanké Éditeur, 184 pages

Si le poids de l'État dans l'économie est un sujet qui vous intéresse, ce petit ouvrage d'à peine 170 pages est un must. Les auteurs, deux économistes de droite, constatent que l'État-providence créé lors de la Révolution tranquille, quoique bénéfique à l'émancipation des Québécois dans ses deux premières décennies, n'a pas bien servi l'économie de la province à partir des années 1980. Il a même étouffé sa prospérité. Comment ? En ne laissant pas la libre concurrence, l'entrepreneuriat et le dynamisme économique se développer dans les secteurs où l'État a le monopole, lesquels sont trop nombreux, selon les auteurs. Ce livre soulève bien des interrogations : comment se fait-il que les entreprises québécoises soient les plus subventionnées du Canada, mais les moins entrepreneuriales ? Pourquoi tant de jeunes quittent-ils le Québec ? Pourquoi innove-t-on si peu ? Est-ce que l'omniprésence et le monopole de l'État y seraient pour quelque chose ? Question ouverte. Et tout à fait pertinente à la lumière du déclin de nos finances publiques et de la réforme des programmes promise par le gouvernement Couillard. - Suzanne Dansereau

No Place to Hide: Edward Snowden, the NSA, and the U.S. Surveillance State, Glenn Greenwald, Signal, 272 pages

Un livre où la réalité rejoint la fiction du mythique roman 1984, de George Orwell. Dans ce bouquin, le journaliste du Guardian, Glenn Greenwald, relate dans ses moindres détails comment il a failli passer à côté de ce qui allait devenir la série d'articles la plus marquante de sa carrière : les révélations d'Edward Snowden sur les programmes de surveillance de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine. Le livre explique comment de nombreuses entreprises comme Verizon, Microsoft, Yahoo, Google, Facebook et Apple ont accepté de collaborer avec les autorités américaines. L'auteur y révèle que les États-Unis veulent se donner les moyens de surveiller toutes les communications électroniques et téléphoniques à la grandeur de la planète, au nom de la sécurité du peuple américain. Il explique aussi le rôle du Canada, qui fait partie des «cinq yeux» aux côtés des États-Unis, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Un livre rempli de documents confidentiels. Paranoïaques, s'abstenir. - Denis Lalonde

Think Like a Freak, Steven Levitt et Stephen Dubner, Harper Collins Publishers, 256 pages

Après Freakeconomics en 2005 et SuperFreakeconomics en 2009, Steven Levitt et Stephen Dubner viennent de publier Think Like a Freak. Pour les amateurs, ce troisième volet ne devrait pas être une surprise. S'il y a une chose qui ressort de leur oeuvre, c'est que les gens réagissent aux incitatifs, des vendeurs de crack aux terroristes en passant par les prostituées. Compte tenu du succès de leurs deux premiers livres, notre petit doigt nous dit que les auteurs avaient un incitatif à l'écrire... Think Like a Freak veut donner au lecteur des outils lui permettant de penser davantage comme un économiste sans préjugé, bref, comme un freak. On y apprend comment utiliser la théorie des jeux en affaires, comment baser ses décisions sur des expérimentations et comment convaincre. Finalement, le livre se termine sur un chapitre démolissant le mythe selon lequel il ne faut jamais abandonner. Cohérents, les auteurs se demandent s'ils ont encore quelque chose à dire après trois livres sur le même thème et s'ils ne feraient pas mieux d'abandonner. Ne serait-ce qu'en raison de leur capacité à rendre une discipline comme l'économie aussi divertissante, espérons qu'ils persisteront. - Julien Brault

Things a Little Bird Told Me: Confessions of the Creative Mind, Biz Stone (cofondateur de Twitter), Grand Central Publishing, 224 pages

Que se passe-t-il lorsqu'une start-up connaît le succès ? «Les enjeux grimpent. Les gens commencent à avoir des opinions. On prend des décisions. Il y a des victimes», résume Biz Stone. La biographie du cofondateur de Twitter évoque sans détour les dilemmes éthiques (le combat pour que Twitter demeure indépendante des gouvernements), le cauchemar technique (les pannes à répétition de la plateforme) et, surtout, les douleurs de la croissance. Le CA de Twitter a remercié trois pdg en trois ans. Pourquoi ? Ils ne communiquaient pas assez, estime Stone. «Un CA mal informé s'imagine que les choses vont mal.» Ce livre regorge aussi d'anecdotes. Telle la visite des cofondateurs, Evan Williams et Biz Stone, au siège social de Facebook. Mark Zuckerberg, même s'il a sollicité cette rencontre, car il envisageait d'acheter Twitter, prononce à peine trois phrases. Biz Stone, à l'opposé, parle trop et dit n'importe quoi, comme chaque fois qu'il est nerveux. Le duo lance un prix de vente ridicule : 500 millions de dollars... que Zuckerberg accepte ! Williams et Stone ont alors dû convaincre le CA de ne pas accepter ! Stone est un vrai geek. Il cite Star Trek comme inspiration à ses défis de gestion. C'est aussi un humaniste qui affirme que nous naissons tous avec une capacité d'empathie et d'entraide. Reste à nous donner les outils pour l'exprimer. Mais, surtout, Biz Stone croit qu'il est possible de «bâtir une entreprise, changer le monde et avoir du plaisir». - Diane Bérard

Pour voir les suggestions de lecture de notre chroniqueur René Vézina, cliquez ici.

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