La BCE recommande de s'attaquer rapidement au changement climatique

Publié le 22/09/2021 à 14:20

La BCE recommande de s'attaquer rapidement au changement climatique

Publié le 22/09/2021 à 14:20

Par La Presse Canadienne

En 2050, la probabilité de défaillance des entreprises serait 8% plus élevée dans le scénario de «monde chaud» que dans celui de la transition ordonnée pour un portefeuille de prêts moyen, mais 30% plus probable pour les banques les plus vulnérables. (Photo: La Presse Canadienne)

Francfort — La première simulation de crise climatique de la Banque centrale européenne montre des risques plus élevés de défaut de paiement des prêts pour les banques du sud de l’Europe ravagée par les incendies, et fait valoir que même si un passage plus rapide et ordonné à une énergie plus verte peut avoir des coûts, il porterait ses fruits à long terme.

La banque a averti que ses deux autres scénarios négatifs — un effort précipité pour rattraper le problème ou simplement l’inaction — entraîneraient des coûts beaucoup plus élevés et des pertes de production économique, en particulier plus loin dans la période de 30 ans de sa simulation.

Les résultats du test de résistance, publiés mercredi, compilent des données recueillies sur plus de 4 millions d’entreprises dans le monde et 1600 banques dans les 19 pays de la zone euro, où la BCE définit la politique monétaire. Elle s’est intéressée à l’impact de trois scénarios sur la production économique et les finances bancaires: une transition ordonnée où les mesures de limitation des émissions prennent racine dans le temps, un scénario désordonné où les mesures sont prises tardivement et un scénario final de «monde chaud» où les choses restent telles qu’elles sont.

L’exercice conclut essentiellement qu’une transition ordonnée et rapide «pour minimiser les coûts et maximiser les avantages l’emporte sur le coût à court terme de la transition vers une économie carboneutre à moyen et long terme». La banque a qualifié une approche plus dynamique de la transition énergétique d’«occasion en or», puisque les avantages à long terme l’emportent sur les coûts initiaux.

Elle a averti que les entreprises situées dans les régions les plus exposées aux changements climatiques pourraient faire face à des catastrophes naturelles graves et fréquentes, ce qui affecterait leur solvabilité. Ces risques sont inégalement répartis en Europe, les régions du nord étant plus sujettes aux inondations et les pays du sud plus exposés au stress thermique et aux incendies de forêt. Et les coûts de la transition toucheraient des industries telles que l’extraction du charbon et la production d’électricité qui émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre — et potentiellement leurs créanciers bancaires, dont les finances souffriraient si les prêts ou les obligations n’étaient pas remboursés.

En 2050, la probabilité de défaillance des entreprises serait 8% plus élevée dans le scénario de «monde chaud» que dans celui de la transition ordonnée pour un portefeuille de prêts moyen, mais 30% plus probable pour les banques les plus vulnérables.

La simulation se concentrait fortement sur les banques et le risque que le changement climatique fasse grimper le nombre de défauts de paiement. L’économie européenne dépend des banques comme principale source de financement des entreprises, contrairement aux États-Unis, où les marchés financiers jouent un rôle plus important. Les résultats climatiques seront utilisés pour un nouveau test de résistance climatique des banques qui sera réalisé l’année prochaine par la branche de surveillance bancaire de la BCE.

L’étude a révélé que les risques pour les bilans bancaires liés aux coûts de transition vers l’énergie verte étaient répartis uniformément dans la zone euro.

Les risques de défaillance attribuable au changement climatique lui-même, sous forme d’intempéries et de catastrophes naturelles, étaient plus concentrés dans les banques des pays du sud de l’Europe comme la Grèce, Chypre, le Portugal, l’Espagne et Malte. La part grecque des prêts bancaires exposés à un risque physique élevé, c’est-à-dire la possibilité que les emprunteurs soient touchés par un incendie ou une inondation et ne paient pas, était de plus de 90%. Un risque physique élevé a été défini comme une probabilité de plus de 1% qu’un emprunteur subisse un tel événement au cours d’une année donnée.

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