La Banque Scotia voit son bénéfice grimper à 2,747 G$ au 2e trimestre

Publié le 25/05/2022 à 13:37

La Banque Scotia voit son bénéfice grimper à 2,747 G$ au 2e trimestre

Publié le 25/05/2022 à 13:37

Par La Presse Canadienne

Le chef de la direction de la Scotia, Brian Porter (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — La croissance des prêts hypothécaires et des taux d’intérêt a contribué à faire grimper les bénéfices de la Banque Scotia au deuxième trimestre, mais la progression des taux devrait ralentir le rythme de croissance des prêts à l’avenir.

Les résultats financiers annoncés mercredi surviennent alors que la Banque du Canada tente de réduire la plus forte inflation en plusieurs décennies en relevant son taux d’intérêt directeur, ce qui rend les hypothèques plus coûteuses.

Le chef de la gestion du risque à a Banque Scotia, Phil Thomas, a toutefois indiqué lors d’une conférence téléphonique que même si elle était consciente des vents contraires macroéconomiques, la banque observait toujours de saines conditions financières dans son portefeuille de prêts, car certains indicateurs tels que les cotes de crédit se sont améliorés au cours des deux dernières années.

«Nous sommes très confiants vis-à-vis de la santé du consommateur canadien à ce stade», a-t-il indiqué aux analystes.

Le chef de la direction de la Scotia, Brian Porter, a insisté sur les simulations de crise auxquelles la banque est soumise et a noté qu’elle ajustait ses scénarios en tenant compte de l’évolution du paysage financier.

«Compte tenu de l’environnement macroéconomique, nous effectuons des simulations de crise qui auraient des conditions plus sévères aujourd’hui que celles que nous aurions possiblement eues il y a un an.»

Pour l’instant au moins, la banque profite des tendances des taux de la banque centrale et de l’immobilier, son revenu net d’intérêts ayant augmenté de 7 % au plus récent trimestre par rapport à l’année précédente, tandis que les prêts ont augmenté de 13% par rapport à l’année dernière.

Au Canada, la croissance des prêts hypothécaires résidentiels a augmenté de 16% par rapport à l’année précédente, tandis que les prêts aux entreprises ont augmenté de 19%.

Le segment hypothécaire a cependant commencé à ralentir à mesure que les taux préférentiels augmentent, a déclaré Dan Rees, chef des services bancaires canadiens à la Banque Scotia.

«Vous avez vu un certain ralentissement de la croissance des prêts hypothécaires (…) il y a des marchés qui ont, évidemment, augmenté davantage en faveur des acheteurs, disons, sur la base d’un ralentissement.»

Il a expliqué que la banque avait enregistré une baisse séquentielle d’environ 2,5% de la croissance des prêts hypothécaires, mais qu’elle s’attendait toujours à observer une croissance d’entre 7,0% et 10,0%, environ, d’une année à l’autre pour les trimestres restants.

La banque a également poussé davantage dans des secteurs comme l’agriculture, la technologie et les transports pour diversifier davantage ses avoirs, a poursuivi Dan Rees.

«Nous sommes donc moins dépendants de l’immobilier maintenant que nous ne l’aurions été il y a un an ou deux.»

Les changements à la fois sur le marché hypothécaire et dans l’environnement macroéconomique au sens large font en sorte que ce dernier trimestre sera probablement un plancher pour les provisions pour pertes sur créances de la banque, a estimé la Scotia.

Celle-ci n’est pas non plus à l’abri de la conjoncture inflationniste. Elle a fait état d’une hausse de 3 % de ses dépenses, dont une hausse de 8 % des dépenses de la division canadienne en raison de la hausse des coûts de technologie, de personnel et de publicité pour soutenir la croissance de l’entreprise.

La banque s’attend à ce que les dépenses continuent d’augmenter au cours du second semestre de l’année, mais mise toujours sur une croissance globale d’environ 1% à 3%, car elle a de nombreux coûts discrétionnaires qu’elle peut ajuster.

La banque a ajouté qu’elle ralentirait également ses rachats d’actions au second semestre de l’année, sa position de capital ayant chuté à 11,6 % à la fois grâce aux rachats et à l’augmentation de sa participation dans Scotiabank Chile.

Résultats trimestriels en hausse

Malgré tout, la banque a augmenté son dividende trimestriel de 3% à 1,03$ par action.

Cette augmentation survient alors qu’elle affichait un bénéfice du deuxième trimestre de 2,75 milliards de dollars (G$), en hausse par rapport à celui de 2,46 milliards $ de la même période l’an dernier.

Pour le trimestre clos le 30 avril, la banque a réalisé un bénéfice par action de 2,16$, en hausse par rapport à celui de 1,88 $ par action de la même période l’an dernier. Ses revenus sont passés de 7,74 G$ au deuxième trimestre de l’an dernier à 7,94 G$ au plus récent trimestre.

Les provisions pour pertes sur créances de la Scotia se sont établies à 219 millions de dollars (M$), alors qu’elles avaient été de 496 M$ au même trimestre en 2021.

Sur une base ajustée, la banque a indiqué avoir gagné 2,18$ par action au plus récent trimestre, par rapport à un bénéfice ajusté de 1,90$ par action il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,96$ par action, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

L’analyste John Aiken, de Barclays, a noté que la croissance soutenue de la division internationale de la banque et l’augmentation de son dividende étaient de bonnes nouvelles, tout comme l’augmentation de la marge d’intérêt à mesure que les taux augmentent.

La Scotia a précisé que ses activités bancaires canadiennes ont dégagé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 1,18 G$ au cours de son plus récent trimestre, en hausse par rapport à celui de 927 M$ du même trimestre l’an dernier, aidé par des revenus plus élevés et une provision pour pertes sur créances plus faibles, ce qui a été en partie contrebalancé par une hausse des frais autres que d’intérêt.

Les activités bancaires internationales ont rapporté 605 M$, contre 420 M$ un an plus tôt, la banque ayant enregistré une baisse de sa provision pour pertes sur créances, une baisse des frais autres que d’intérêts et une augmentation des revenus, partiellement contrebalancés par l’impact négatif de la conversion des devises.

La division mondiale de gestion de patrimoine de la banque a gagné 407 M$, contre 372 M$ il y a un an, tandis que ses activités de services bancaires et marchés mondiaux ont gagné 488 M$, par rapport à 517 M$ au même trimestre l’an dernier.

 

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