La Banque du Canada réduit sa prévision de croissance pour 2021

Publié le 14/07/2021 à 10:38, mis à jour le 14/07/2021 à 16:35

La Banque du Canada réduit sa prévision de croissance pour 2021

Publié le 14/07/2021 à 10:38, mis à jour le 14/07/2021 à 16:35

Par La Presse Canadienne

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem (Photo: Sean Kilpatrick pour La Presse Canadienne)

La Banque du Canada a réduit mercredi sa prévision pour la croissance de l’économie du pays cette année et a indiqué s’attendre à ce que les risques liés à la COVID-19 diminuent, mais pas assez pour abaisser son taux d’intérêt directeur.

La banque centrale s’attend désormais à ce que l’économie progresse de 6,0 % en 2021, alors qu’elle visait précédemment une croissance de 6,5 %. Cependant, elle prévoit maintenant que la croissance économique atteindra 4,6 % en 2022, alors que sa prévision précédente à ce chapitre visait une croissance de 3,7 %.

Ce changement s’explique par un premier semestre plus faible que prévu par la banque, l’économie ayant été entravée par les confinements et les restrictions.

Maintenant que les restrictions de la santé publique sont partiellement ou complètement levées un peu partout dans le pays, la banque centrale prévoit que les consommateurs commenceront à dépenser davantage, après avoir enregistré un excédent d’épargne d’environ 200 milliards $ pendant la pandémie, alors que les occasions de dépenses se faisaient plus rares.

Dans la mise à jour de ses prévisions économiques, la banque souligne que les dépenses ne devraient pas être affectées par le déclin de l’aide fédérale, puisque de plus en plus de personnes devraient retourner au travail. Cela devrait leur permettre de gagner plus d’argent et contrebalancer la fin de l’aide gouvernementale.

« La réouverture de l’économie et les nets progrès de la vaccination nous ont donné des raisons d’être plus optimistes quant

à l’orientation de l’économie », a affirmé le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, dans le texte d’une déclaration précédant une conférence de presse en fin de matinée. « Mais, la réouverture est loin d’être terminée, et nous savons que le processus sera probablement en dents de scie et que la pandémie laissera des traces. »

En conséquence, la banque a maintenu mercredi son taux directeur à 0,25 %, où il se trouve depuis le début de la pandémie. Elle a précisé qu’elle ne s’attendait pas à ce que l’économie soit prête à composer avec une hausse des taux d’intérêt avant la deuxième moitié de 2022.

 

Réduction des achats obligataires

Selon la banque, les conditions économiques se sont suffisamment améliorées pour qu’elle réduise ses achats hebdomadaires d’obligations fédérales, qui passeront ainsi de 3 milliards $ à 2 milliards $. Ces achats sont une mesure de relance, connue sous le nom d’assouplissement quantitatif, qui vise à soutenir la baisse des taux d’intérêt pour les hypothèques et les prêts aux entreprises.

« Avec le renforcement de la reprise économique grâce à l’assouplissement des restrictions de santé publique, la banque a pris la décision prudente de retirer un certain soutien de sa politique », a observé l’économiste Sri Thanabalasingam, de la Banque TD.

M. Macklem a indiqué que la cadence des achats devrait ralentir avec le temps si l’économie se redresse globalement conformément aux perspectives de la banque, mais tout changement futur sera graduel et réfléchi.

L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a indiqué qu’il s’attendait à ce que la banque mette fin au programme d’assouplissement quantitatif d’ici le début de l’année prochaine, ce qui ouvrirait la voie à des hausses de taux probables dans les 12 mois suivants.

Dans le scénario présenté mercredi par la banque, l’inflation devrait être supérieure à 3,0 % pour le reste de l’année en raison de la hausse des prix de l’essence et de ceux de certains services à forte proximité, dont la demande rebondit plus vite que l’offre. L’inflation devrait également rester au-dessus de l’objectif de 2,0 % de la Banque du Canada l’an prochain et en 2023, en raison d’une demande excédentaire, avant de revenir à l’objectif en 2024.

M. Macklem a précisé que les facteurs faisant grimper l’inflation étaient vraisemblablement passagers, mais qu’elle les suivrait de près pour évaluer leur persistance et leur ampleur.

« Ce que nous observons, ce sont des mouvements brusques des prix, mais cela ne ressemble pas à de l’inflation. Il est peu probable que cela provoque des augmentations de prix continues », a-t-il expliqué.

« Bien sûr, il y a une certaine incertitude à ce sujet. Nous surveillerons ces effets, nous surveillerons très attentivement l’évolution de l’inflation. »

L’une des raisons pour lesquelles la banque a l’intention de laisser grimper l’inflation est que le marché du travail doit embaucher environ 550 000 personnes simplement pour renouer avec les niveaux d’emploi d’avant la pandémie. M. Macklem a indiqué que le rythme auquel ces emplois seront récupérés varierait selon les industries et que certaines entreprises, telles que les restaurants, pourraient prendre un peu plus de temps pour pourvoir les postes vacants.

« L’une des choses sur lesquelles nous en apprenons davantage est qu’il est beaucoup plus facile de fermer une économie que d’en rouvrir une, et en particulier dans certains secteurs où la demande peut rebondir plus rapidement que l’offre ne peut suivre », a-t-il affirmé.

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