L'industrie du cinéma manque-t-elle de studios ou de crédits d'impôt ?

Publié le 15/01/2011 à 00:00, mis à jour le 21/01/2011 à 09:30

L'industrie du cinéma manque-t-elle de studios ou de crédits d'impôt ?

Publié le 15/01/2011 à 00:00, mis à jour le 21/01/2011 à 09:30

On pouvait croire l'automne dernier qu'il manquait cruellement de studios de tournage au Québec : trois majors américains n'avaient pu y tourner, comme ils le voulaient, faute de places disponibles. Des retombées de 315 millions de dollars qui se sont envolées.

Mais selon Michel Trudel, copropriétaire et pdg de Locations Michel Trudel, des Studios Mel's et de la Cité du Cinéma, cette situation était exceptionnelle. Habitué de Los Angeles, il explique que les producteurs ont paniqué devant la menace de grève des acteurs hollywoodiens, prévue pour juillet 2011. " Ils ont devancé le tournage de leurs films. On s'est tous retrouvé avec une demande sans précédent pour les premiers mois de 2011. À tel point que j'ai demandé à l'un d'eux, à la blague : "coudonc, tournez vous le même film ?" "

La menace de grève s'est dissipée, une entente est intervenue au début de novembre, notamment avec la Screen Actors Guild. Cette conjoncture ne se reproduira pas de sitôt. Montréal ne manque pas de studios, dit Michel Trudel. " Si c'était le cas, je serais le premier à en construire. Mais pour l'instant, il n'y a pas assez de demandes. "

Assez de crédits pour les effets spéciaux

Pour Michel Trudel, la solution pour accroître cette demande à l'avenir passe par la bonification de 25 à 35 % du crédit d'impôt accordé aux producteurs étrangers qui viennent tourner au Québec. Question de compétitivité, dit-il : le Michigan, de même que la Louisiane, proposent jusqu'à 42 % aux majors américains.

Certes, en juin 2009, Québec avait déjà étendu son crédit d'impôt à l'ensemble des dépenses de la production du film, et non plus seulement aux salaires. Mais cette incitation n'est pas suffisante, soutient Michel Trudel. Il tente de conclure une entente avec le producteur Lucas Foster (Man in Fire, Mr & Mrs Smith). Celui-ci promet le tournage de 11 longs métrages et des retombées de 856 millions de dollars au cours des quatre prochaines années si le crédit passe à 35 %. " Pour Québec, cela représente des profits de quelque 117 millions de dollars, dit-il. Ce n'est pas rien. "

Hans Fraiklin, commissaire national du cinéma et de la télévision du Québec, croit qu'une telle hausse pourrait effectivement être profitable pour attirer davantage de production de longs métrages dits " traditionnels ", soit ceux qui se tournent en partie à l'extérieur (les décors du Vieux-Montréal sont prisés des Américains). Mais Québec est déjà très généreux, dit M. Fraiklin, dans la production de longs métrages utilisant des effets spéciaux (jusqu'à 39 %, après un savant calcul). C'est grâce à de tels incitatifs fiscaux ainsi qu'avec l'expertise de sa main-d'oeuvre que Montréal a pu attirer les producteurs de Blanche-Neige (Relativity Media), un film tourné en 3D et doté d'un budget de 150 millions de dollars, actuellement en tournage aux Studio Mel's. " Ces productions requièrent des studios spécialisés, explique Hans Fraiklin. Et c'est là que la pénurie se fait sentir. "

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