L'incertitude sur Kyoto retarde l'achat de technologies vertes

Publié le 17/02/2007 à 18:13

L'incertitude sur Kyoto retarde l'achat de technologies vertes

Publié le 17/02/2007 à 18:13

Par lesaffaires.com
Des entreprises tardent à adopter les meilleures technologies pour réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en raison de l'incertitude entourant les moyens qu'Ottawa mettra en oeuvre pour lutter contre les changements climatiques. Malgré l'annonce du premier ministre Stephen Harper, qui s'engage à verser 1,5 milliard de dollars aux provinces (dont 328 M$ au Québec) pour les aider à réduire leurs émissions, le mystère persiste quant aux efforts que les entreprises devront faire pour améliorer leur efficacité énergétique. On sait au moins qu'Ottawa n'imposera pas de cible nationale de réduction, mais plutôt des cibles par intensité (voir l'encadré), ce qui est loin de garantir une diminution nette des GES au Canada. Dans ce contexte, certains chefs d'industries s'arrachent les cheveux, se demandant s'ils doivent acheter ou non les dernières technologies sans connaître leurs cibles environnementales à moyen et à long termes. Pendant ce temps, plusieurs entreprises américaines prennent les devants. " Quand il y a de l'incertitude, les entreprises ont tendance à figer. Et je pense qu'il y a de l'investissement qui ne se fait pas à cause de ça ", dit Jean Michel Laurin, vice-président, recherche et affaires publiques, des Manufacturiers et exportateurs du Québec. S'il est difficile d'obtenir des chiffres à ce sujet, les spécialistes assurent que le phénomène existe bel et bien. Quelles cibles, et comment les atteindre ?" Ça fait des années que nous n'avons n'a pas de certitude, et c'est encore plus vrai avec le gouvernement en place, lance Johanne Whitmore, analyste en changements climatiques à l'Institut Pembina, un organisme environnemental. Nous savons toutefois qu'Ottawa prépare un projet qui réglementerait les grands émetteurs à partir de 2011." Une grande incertitude entoure les cibles par intensité, dans un contexte où le gouvernement a indiqué que le Canada ne pourrait pas respecter les objectifs du Protocole de Kyoto, soit une diminution d'ici 2012 des GES de 6 % par rapport aux niveaux de 1990. Le résultat de la prochaine élection fédérale crée aussi de l'incertitude. Si les troupes de Stéphane Dion prennent le pouvoir, quel sera leur plan de match pour lutter contre les changements climatiques ? L'enjeu est important, car plus une société est efficace sur le plan énergétique, plus elle est concurrentielle, souligne Michael Cloghesy, président du Conseil patronal de l'environnement. La compétitivité est également capitale face aux entreprises américaines, qui investissent de plus en plus dans les technologies propres, ajoute François Rebello, président du Groupe investissement responsable." Il faut absolument convaicre les entreprises d'être à la fine pointe technologique." Les usines ont déjà réduit leurs émissions de GES, et elles peuvent encore le faire si on les y incite, soutient Jean-Michel Laurin. Quand sera lancé le Marché climatique de Montréal ? Le flou entourant le lancement du Marché climatique de Montréal, une coentreprise de la Bourse de Montréal et du Chicago Climate Exchange, n'encourage pas non plus les entreprises à adopter les nouvelles technologies, estime Léon Bitton, vice-président, recherche et développement, de la Bourse de Montréal. Cette Bourse permettrait aux sociétés d'échanger des crédits de réduction d'émissions de GES. Ainsi, celles qui auraient dépassé leurs cibles pourrait vendre leurs surplus à celles qui ne les ont pas atteintes. Ce jeu de l'offre et de la demande permettrait aussi d'attribuer une valeur aux GES." Les entreprises qui investissent dans les énergies vertes veulent vendre leurs crédits sur le marché, qui leur donne une valeur économique. C'est pourquoi une telle Bourse encouragerait les entreprises à réduire leurs émissions", dit M. Bitton. Mais pour être en mesure de lancer le Marché climatique de Montréal, le fédéral doit avant tout déterminer quelles seront les cibles de réduction que les entreprises devront atteindre, précise-t-il. Et à ce chapitre, le Canada accuse un retard par rapport à l'Europe, qui s'est dotée de l'European Climate Exchange. Les États-Unis abrite également un marché du carbone, le Chicago Climate Exchange. L'Australie songe aussi à créer ce type de Bourse comme moyen de lutte environnemental. Enfin, selon M. Bitton, le Canada doit indiquer clairement s'il reconnaîtra ou non les crédits de réduction de GES achetés à l'étranger par des entreprises canadiennes, par exemple en Chine ou en Inde. L'Europe, elle, les reconnaît." Ces crédits peuvent être achetés par des sociétés européennes pour les aider à atteindre leurs cibles.""

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