L'exploration pétrolière et gazière en mer continuera

Publié le 11/08/2010 à 12:49, mis à jour le 12/08/2010 à 08:55

L'exploration pétrolière et gazière en mer continuera

Publié le 11/08/2010 à 12:49, mis à jour le 12/08/2010 à 08:55

Par Jean-Paul Gagné

Photo: Bloomberg

Blogue. L’accident écologique survenu au puits Macondo de BP dans le Golfe du Mexique a ébranlé l’industrie pétrolière et gazière, mais il est certain que l’exploration en haute mer sera maintenue.

La raison : les gouvernements ne peuvent tout simplement pas renoncer à ces ressources essentielles pour l’économie de leur pays. Celles-ci sont nécessaires et fort rentables. Donc...

En effet, malgré les progrès de l’électricité dans le domaine du transport, le pétrole et le gaz demeureront encore pendant longtemps les principales sources d’énergie pour de nombreuses fonctions.

Le président Obama a décrété un moratoire sur l’émission de nouveaux permis de forage en mer, mais cette politique ne tiendra pas longtemps, car les États limitrophes font d'énormes pressions pour que ce moratoire soit levé et que les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir instauré cette politique. Ce moratoire nuit à l'emploi et à l'économie de ces États. Alors que la Louisiane proteste énergiquement, le Texas vient d'intenter un recours juridique contre l'administration Obama pour faire lever ce moratoire.

Canada, Norvège, etc…

Le Canada, le Royaume-Uni, le Brésil, l’Australie et la Norvège continuent tous d’émettre des permis d’exploration en mer. Le Canada le fait autant pour des forages dans la Mer de Beaufort qu’au large de Terre-Neuve et du Labrador.

Il y a toutefois une nuance pour la Norvège, qui continue d’autoriser de nouveaux forages dans les champs déjà identifiés, mais qui s’est engagée à ne pas ouvrir de nouvelles zones à l’exploration aussi longtemps que la lumière ne sera pas faite sur les causes de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon au puits Macondo.

À la lumière des nombreuses informations qui ne cessent de sortir sur la gestion de ce site d’exploration, il est probable que l’accident survenu dans le Golfe du Mexique soit reconnu comme le résultat de nombreux manquements à la sécurité sur la plateforme et dans la gestion des activités entourant ce forage. Par ailleurs, BP se comporte déjà comme responsable de cette catastrophe.

Bien sûr, on ne peut éliminer à 100 % les risques d’accident, mais il ressortira probablement des enquêtes en cours que BP a été négligente et que l’accident en question aurait pu être évité. Il est aussi probable que le Mineral Management Service, l’autorité gouvernementale chargée de surveiller le travail de BP dans le Golfe, soit blâmée.

Il est reconnu que plusieurs dirigeants de ce service étaient très (trop ?) familiers avec des dirigeants de sociétés pétrolières et que leur degré de tolérance face aux écarts de conduite des travaux de forage ait été très étonnement élevé.

De tels résultats d'enquête rassureraient les gouvernements, l’industrie et les citoyens.

Suggestion de Talisman

À cet égard, Talisman Energy, de Calgary, vient de faire une suggestion éminemment pertinente.

Celle-ci vient en effet de suggérer à l’État de New York d’accroître les droits qu’il perçoit pour autoriser des permis d’exploration et qu’il se serve de cet argent pour mieux surveiller le travail d'exploration de l’industrie.

Naturellement, cette suggestion est intéressée, car l’État de New York a cessé d’émettre des permis d’exploration de gaz de schiste dans le champ Marcellus qui s’étend aussi dans l’État de Pennsylvanie, qui, lui, émet toujours des permis. En raison de cette situation, Talisman, qui est un des principaux détenteurs de droits sur ce champ gazier, ne peut forer que dans l’État de Pennsylvanie.

Néanmoins, la suggestion de Talisman est valable pour toutes les régions et tous les pays.

À cause des dangers inhérents à cette activité, il va de soi que l’exploration pétrolière et gazière se fasse dans les meilleures conditions possibles et sous la haute surveillance des autorités gouvernementales responsables. Une telle supervision demande toutefois des ressources financières et il appartient aux gouvernements de facturer l’industrie pour cette surveillance.

Talisman a montré sa bonne volonté. C’est un pas dans la bonne direction.

Talisman a commencé à forer dans le champ gazier Utica, situé dans les basses-terres du Saint-Laurent. Elle prévoit y forer cinq puits cette année. Ce champ renfermerait d'importantes quantités de gaz de schiste, qui peut maintenant être exploré grâce à de nouvelles tehnologies et à des forage horizontaux.

 

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