L'économie du Québec s'améliorera en 2017


Édition du 14 Janvier 2017

L'économie du Québec s'améliorera en 2017


Édition du 14 Janvier 2017

Par Pierre Cléroux

Une croissance économique dynamique aux États-Unis, des dépenses publiques accrues à Ottawa comme à Québec de même qu'un début de redressement des investissements privés : voilà au moins trois bonnes raisons de penser que l'économie québécoise connaîtra une croissance accélérée en 2017.

La hausse du PIB québécois a été modeste en 2015. Elle s'est améliorée en 2016, surpassant même la moyenne canadienne. Mais c'est au cours de l'année qui vient que l'économie québécoise pourrait enregistrer sa plus forte croissance depuis 2011. Selon nos prévisions, elle serait d'environ 2 %, se situant à 1,7 % ou 1,8 %.

Tout d'abord, les exportateurs québécois devraient profiter d'une croissance américaine relancée - les prévisions parlent d'une hausse du PIB qui dépassera 2 % en 2017 chez nos voisins du Sud. De plus, le dollar canadien demeurera bas en 2017.

La croissance américaine est importante, puisque 70 % des exportations québécoises se font à destination des États-Unis. Les exportations continueront d'augmenter et le secteur des aéronefs devrait rebondir en 2017. Les exportations seront une composante importante de la croissance cette année.

Ensuite, la politique budgétaire, tant au provincial qu'au fédéral, contribuera à un raffermissement de la croissance.

Au Québec, après six années consécutives de déficit, le gouvernement a annoncé un excédent budgétaire confortable de 2,2 milliards de dollars pour l'exercice 2015-2016. Il s'agit de son plus important surplus à ce jour. L'objectif d'éliminer le déficit a été atteint. On aperçoit enfin une lueur au bout du tunnel.

L'État québécois va certainement utiliser sa marge de manoeuvre pour réinvestir dans l'économie en 2017, d'autant plus que des élections sont prévues en 2018.

À Ottawa, le gouvernement libéral ira de l'avant avec des mesures de relance qui favoriseront les investissements en infrastructures. Plus de 2,5 milliards de dollars de dépenses publiques sont prévues au cours des trois prochaines années dans des projets au Québec, sans compter les investissements qui pourraient provenir du secteur privé.

Ensemble, ces hausses stimuleront une croissance déjà alimentée par les dépenses de consommation.

Le marché de l'emploi du Québec est en croissance. Les plus récentes données de l'emploi dans la province font état d'un taux de chômage de 6,2 %, un record depuis 1976. Ce facteur, conjugué à des taux d'intérêt faibles, favorisera la consommation intérieure.

Une hausse des investissements privés ?

Les investissements des entreprises ont été décevants au cours des quatre dernières années. Mais le dernier trimestre a été positif, et 2017 pourrait marquer un tournant. Nos recherches auprès des entreprises québécoises dénotent une confiance améliorée dans l'économie et des intentions de dépenses supérieures en 2017.

Il y a lieu d'être optimiste. Croissance américaine, dollar canadien qui demeure faible, hausse des dépenses publiques et redressement des investissements des entreprises, voilà des éléments qui viennent conforter notre scénario de croissance.

EXPERT INVITÉ

Pierre Cléroux est vice-président, recherche, et économiste en chef de la Banque de développement du Canada depuis 2012. Il compte plus de 25 ans d'expérience en tant qu'économiste.

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