Investissement Québec souhaite séduire l'Asie


Édition du 08 Septembre 2018

Investissement Québec souhaite séduire l'Asie


Édition du 08 Septembre 2018

Par François Normand

« Vendre » le ­Québec (et le ­Canada) aux ­Asiatiques n’est pas évident, car ces derniers s’intéressent la plupart du temps aux ­États-Unis, un marché plus naturel pour eux. ­[Photo: 123RF]

Investissement Québec (IQ) renforce sa présence au Japon afin de mieux orchestrer la stratégie de prospection des investisseurs asiatiques au Québec et d'accroître leur intérêt pour le marché québécois.

Cet été, le bras financier du gouvernement a nommé David Brulotte comme directeur, Asie-Pacifique et Moyen-Orient. M. Brulotte est basé dans les bureaux d'IQ à Tokyo, où un autre démarcheur local, un Japonais, est en poste depuis quelques années. « C'est une nouvelle démarche de coordination du marché asiatique », explique le PDG d'Investissement Québec, Pierre Gabriel Côté.

Au total, IQ a quatre bureaux en Asie : en Corée du Sud (Séoul), en Inde (Mumbai), en Chine (Shanghai) et au Japon (Tokyo). Un démarcheur local dirige chacun d'eux afin de trouver et d'attirer des investisseurs potentiels au Québec.

M. Brulotte, un Québécois qui parle japonais, supervisera et coordonnera désormais les activités de prospection des investisseurs asiatiques au Québec. Il était auparavant directeur au développement des affaires à la représentation d'IQ, à Paris.

Faiblesse des investissements asiatiques

La décision de créer ce nouveau poste au Japon survient dans un contexte où les investissements asiatiques, au Québec, sont relativement faibles étant donné le dynamisme économique de l'Asie-Pacifique.

En 2017-2018, les investissements étrangers dans la province ont totalisé 2,2 milliards de dollars canadiens. Or, les investissements asiatiques se sont élevés à seulement 36,9 millions de dollars, selon le rapport annuel d'IQ.

Pourtant, le Japon, la Chine et Hong Kong figurent parmi les 10 principales sources d'investissements étrangers dans le monde, selon le plus récent rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. Les États-Unis arrivent au premier rang. La Corée du Sud, au douzième.

Paul Buron, premier vice-président des mandats et des programmes gouvernementaux chez IQ, reconnaît que la prospection d'investisseurs en Asie représente tout un défi. « C'est effectivement plus difficile, dit-il. Ce sont des processus qui doivent être abordés à très long terme. Il faut de la patience et de la persévérance. »

Le Québec a trois principaux atouts : il offre une stabilité politique, une main-d'oeuvre qualifiée (bonifiée par l'immigration) et une énergie verte à faible coût.

Malgré tout, « vendre » le Québec (et le Canada) aux Asiatiques n'est pas évident, car ces derniers s'intéressent la plupart du temps aux États-Unis, un marché plus naturel pour eux.

IQ cible plusieurs secteurs en Asie : la microélectronique, les mines et métaux, les sciences de la vie, les technologies de l'information ainsi que le transport terrestre et l'aérospatiale.

Automatiser la prospection d'investisseurs

Pour améliorer l'efficacité de la prospection d'investisseurs étrangers en Asie et ailleurs dans le monde, IQ a aussi créé une organisation interne afin d'automatiser graduellement l'analyse de données, notamment grâce à l'intelligence artificielle. « On veut mieux utiliser les données afin de mieux cibler nos interventions », explique M. Buron.

L'analyse de données permettra à terme de repérer plus facilement et rapidement les entreprises dans le monde qui veulent s'établir dans un marché offrant les atouts du Québec.

Actuellement, IQ apprend souvent par l'entremise de son réseau - ou ceux de ses partenaires, comme les délégations du Québec ou l'agence Investir au Canada - qu'un investisseur étranger souhaite s'établir par exemple en Amérique du Nord. Par la suite, des représentants d'IQ communiquent avec cette entreprise pour tenter de la convaincre de s'implanter ici.

Cette démarche donne des résultats. IQ pourrait cependant attirer beaucoup plus d'investissements étrangers si la société d'État arrivait à « miner les données », insiste M. Côté. « On a créé une organisation que Paul [Buron] est en train de mettre en place et qui va devenir le nerf de la guerre, car les données, comme dans bien d'autres industries, sont la source future qui va nous différencier pour avoir du succès. »

Source : Investissement Québec

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