Investir dans l’art comme en affaires

Publié le 03/02/2022 à 15:07

Investir dans l’art comme en affaires

Publié le 03/02/2022 à 15:07

Par Charles Poulin

(Photo: 123RF)

Investir dans l’art nécessite les mêmes atouts que lorsqu’on est en affaires, estime Stephen Bronfman: se renseigner, faire les vérifications nécessaires, établir des contacts et, surtout, avoir la passion.

«C’est comme lorsque vous investissez à la bourse, explique Stephen Bronfman, président exécutif de la société d’investissement privée Claridge, à l’occasion du webinaire de CFA Montréal "Investir dans l’art" où il était interviewé par l’homme d’affaires Alexandre Taillefer. Il faut être confortable avec ce qui se passe dans le domaine. Si vous êtes bien entouré et que vous faites vos vérifications, vous serez bien protégé.»

Et comme n’importe quelle transaction, il faut aussi avoir le sentiment de réaliser une bonne affaire. «Il ne faut pas que ce soit seulement motivé par ce qui est sur la feuille» laisse tomber celui qui est aussi mécène et collectionneur.

Lui-même collectionne les œuvres pour en profiter, ses acquisitions étant limitées par «les murs sur lesquelles je peux les afficher». Il conseille aux investisseurs d’y aller avec les valeurs sûres s’ils veulent faire de l’argent, mais d’acheter bas et d’y aller lentement (buy low and stay slow) pour ceux qui veulent prendre plus de risques.

Relations

Stephen Bronfman s’entoure d’une équipe qualifiée dans le domaine des arts pour prendre ses décisions. En plus d’un consultant privé, il parcourt les foires et les présentations, rencontre les artistes et s’implique auprès d’organismes comme le Musée d’art contemporain (MAC) de Montréal.

Il a de plus ses entrées à la célèbre maison d’enchères Christie’s à New York, ce qui lui permet d’étudier de près comment certaines transactions d’œuvres se déroulent.

«Ce n’est pas l’accès à ces artistes ou à ces institutions comme tels que je recherche, précise-t-il. C’est plutôt l’information et l’éducation que je peux obtenir.»

Ces relations avec les galeristes et les artistes lui apportent une compréhension du marché, des tendances et, surtout, personnalisent ses relations.

«C’est comme dans le monde des affaires, explique Stephen Bronfman. Beaucoup de personnes peuvent vouloir faire la même transaction. Mais ce n’est pas toujours celui qui offre le meilleur prix qui l’emporte. L’art, c’est aussi une affaire de gens.»

Investissement

Stephen Bronfman avoue qu’il est difficile de quantifier les profits qui sont réalisables sur une œuvre d’art donnée. Les «valeurs sûres» d’artistes plus connues auront bien sûr tendance à prendre de la valeur, mais pour les autres, c’est plus flou.

Il fait le parallèle entre sa collection personnelle, qui possède des artistes internationaux de renom et qui a une valeur «significative», sans en dévoiler le montant, et celle qu’il a montée pour Claridge, composée d’artistes contemporains canadiens.

«Lorsque j’ai commencé à bâtir la collection chez Claridge, nous avons fait beaucoup d’acquisitions et ça a apporté un certain de stress à notre président et chef de direction, se souvient-il. Mais après la première évaluation de la collection par Christie’s, il m’a dit de continuer parce que je faisais une bonne affaire.»

NFT

Appelé par Alexandre Taillefer à commenter sur l’avènement des non-fungible tokens (NFT), qui sont une preuve de possession d’actifs numériques, Stephen Bronfman a indiqué trouver le concept intéressant.

«J’aime l’idée de la confiance et l’authentification que peut apporter le registre lié aux NFT, mentionne-t-il. J’ai toutefois des préoccupations environnementales sur l’énergie nécessaire à la technologie de chaîne de bloc.»

Le président exécutif de Claridge observe toutefois une rupture entre les investisseurs de NFT et le monde des arts en ce qui a trait à la passion envers les œuvres.

Alexandre Taillefer ajoute qu’il ne faut pas prendre un NFT comme une preuve d’exclusivité. Un artiste peut décider de retravailler son œuvre pour en faire, par exemple, des formats différents. Il pourrait alors émettre un NFT pour chacun.

 

 

À la une

Bourse: la technologie plombée par Netflix et Nvidia

Mis à jour il y a 22 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a terminé en hausse de presque 100 points.

À surveiller: Boralex, Alphabet et Bombardier

Que faire avec les titres Boralex, Alphabet et Bombardier? Voici des recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 19 avril

Mis à jour il y a 3 minutes | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.