Longtemps source de fierté collective, Hydro-Québec fait maintenant figure de citoyen corporatif de seconde zone aux yeux d'organisations écologistes québécoises. La Fondation Rivières demande un moratoire sur ses engagements ainsi que l'examen de ses opérations par une commission indépendante d’experts.
Notamment financée par l'acteur Roy Dupuis afin d'organiser l'opposition à l'harnachement de la rivière Romaine sur la Côte-Nord, la Fondation Rivières souligne que des investissements de plus de 15 G$ d'Hydro-Québec ne sont examinés qu'en commission parlementaire, «en 8 heures à peine, sans aucun groupe d’experts», ce que l'organisme de pression qualifie de «procédé tout à fait irresponsable».La Fondation demande l’arrêt des nouveaux projets, des signatures de contrats privés et le non-renouvellement des contrats des petits barrages privés ainsi que la mise sur pied d’une commission publique d’examen.
Selon l'organisme écologiste, la gestion «irresponsable» de la centrale thermique de Bécancour aura pour conséquence le transfert d'argent de 1,5 G$ des contribuables aux actionnaires de TransCanada Energy. En outre, dans un contexte de surplus énergétiques, les achats privés engagent des paiements qui pourraient atteindre 700 M$ par année. La Fondation prétend également que les nouveaux projets hydroélectriques et Gentilly II amèneront «le coût de production d’électricité largement au-dessus des prix des marchés à l’exportation, dans un contexte de surplus gigantesques qui font déjà chuter les prix. Non seulement la situation entraîne des pertes qui pourraient être colossales pour les Québécois, mais ceux-ci se retrouveraient à subventionner les achats américains, et donc, les compétiteurs de nos PME».
Compte tenu de ces éléments, la Fondation réclame l'examen, par une commission indépendante d’experts, des opérations, investissements et engagements d'Hydro-Québec.
