L'administration de George W. Bush a rejeté la proposition soutenue par les pays européens du G8 concernant les cibles de réductions de GES. Selon les Américains, la proposition "enfreint plusieurs limites auxquelles nous ne pouvons tout simplement pas souscrire". Le gouvernement allemand, qui sera l'hôte de la rencontre, suggère que le G8 adopte une cible de réduction des émissions de GES de 50 % sous le niveau de 1990 à l'horizon 2050. En plus des pays européens, le Japon a exprimé son soutien envers la proposition du gouvernement d'Angela Merkel. Le ton de la Maison-Blanche tranche avec celui normalement adopté dans le cadre de négociations diplomatiques de haut niveau."Nous avons tenté de procéder avec précaution, mais il y a une limite à ce que nous pouvons accepter étant donnée notre opposition fondamentale à la position allemande", peut-on lire dans la réponse des États-Unis. Les membres du G8 et certains pays émergents clés se rencontreront à Heiligendamm du 6 au 8 juin prochain, en vue de baliser les négociations qui auront lieu plus tard cette année à Bali, dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto. La Chine et l'Inde, dont les émissions de GES sont en forte croissance, participeront à la rencontre du G8+ de la semaine prochaine. La position du Canada demeure incertaine, le ministre de l'Environnement John Baird soulignant que le pays veut agir comme"pont" entre les différents points de vue. Une stratégie semblable de négociations internationales avait été adoptée lors du sommet du G8+ de Gleneagles (Écosse) en 2005, qui s'était soldé par des progrès très timides en matière de changements climatiques. Cet échec relatif n'avait toutefois pas empêché la Conférence de Montréal de marquer des avancées importantes quelques mois plus tard. La table est mise pour un nouvel affrontement entre les États-Unis et l'Europe en matière de changements climatiques, conflit qui dure depuis la fin des années 1980, lors de l'émergence des changements climatiques comme objet politique international. Le clivage transatlantique s'est toutefois creusé depuis l'arrivée au pouvoir de George W. Bush en janvier 2001. Pour aller plus loin : http://www.nytimes.com/2007/05/26/world/europe/26climate.html?_r=1&ref=science&oref=slogin The New York Times http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-02-3214,36-915776/51-912509,0.html Le Monde