Exporter plus et... plus loin!


Édition du 26 Avril 2014

Exporter plus et... plus loin!


Édition du 26 Avril 2014

Par Pierre Théroux

Photo Shutterstock

Compte tenu de la taille de l'économie québécoise, la capacité des entreprises à exporter leurs produits est un enjeu majeur pour assurer leur croissance, mais aussi celle du Québec. Tel est l'un des enjeux soulignés dans une étude que vient de publier le Mouvement Desjardins en collaboration avec le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

«La prospérité du Québec passe par la capacité des entreprises, et en particulier les PME, à explorer davantage les marchés étrangers», commente François Dupuis, vice-président et économiste en chef au Mouvement Desjardins.

L'étude, intitulée «Pour un Québec plus prospère et plus entrepreneurial», est une synthèse des principales études et réflexions menées ces dernières années sur les défis auxquelles font face les entreprises québécoises. Elle fait suite à une étude réalisée en 2011 par Desjardins et le CIRANO portant sur les défis économiques du Québec. «Nous avons voulu aller plus loin, en nous intéressant plus particulièrement aux défis des entreprises québécoises, dans une optique de prospérité et d'entrepreneuriat», explique M. Dupuis.

La demande intérieure peut supporter une certaine activité économique, mais sans commerce extérieur, les sources de croissance des entreprises sont limitées, indique l'étude, en soulignant que l'internationalisation représente un plus grand défi pour les PME que pour les grandes entreprises.

Les entreprises ont encore plus intérêt à percer les marchés étrangers lorsqu'on sait que «1 % du marché mondial, c'est plus que 50 % du marché québécois», a fait valoir Monique Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, en entrevue avec Les Affaires.

Diversification des marchés et des produits

Les entreprises québécoises doivent du même coup diversifier davantage leur présence à l'étranger afin de diminuer leur dépendance à l'égard des États-Unis, rappelle l'étude, qui mentionne que les entreprises québécoises ont commencé à exploiter de nouveaux marchés seulement au cours de la dernière décennie.

Le Québec exporte proportionnellement déjà moins qu'auparavant vers les États-Unis. Sans abandonner ce marché, qui restera assurément le principal partenaire commercial international de la province, «les entreprises exportatrices doivent profiter du potentiel de croissance et de diversification que leur offrent les pays émergents», suggère l'étude.

Les exportations du Québec vers les États-Unis ont diminué de 1,4 % par année, en moyenne, depuis 10 ans. En revanche, la part des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et du Mexique a quadruplé, passant de 2 % en 2003 à 8 % en 2013. Le Québec exporte encore très peu vers les autres pays émergents, mais quand même trois fois plus qu'en 2003.

Les échanges commerciaux avec les pays européens et le Japon pourraient être intensifiés, mais les marchés émergents offrent un meilleur potentiel de croissance aux exportateurs québécois, selon l'étude : «L'émergence d'une foule d'autres pays qui sont en pleine expansion, comme l'Indonésie, la Turquie, le Nigeria, les Philippines, l'Afrique du Sud, le Vietnam et le Venezuela, a élargi grandement le marché international. Beaucoup de Vietnamiens, de Russes et de Turcs sont maintenant des consommateurs de produits québécois et un nombre croissant aura les moyens de le devenir au fil du temps».

Le Québec doit aussi élargir la palette des produits exportés. En effet, mis à part le matériel de transport (avions, simulateurs de vol), ce sont surtout des ressources naturelles (fer, cuivre, aluminium, pâte de bois) et du porc que le Québec a exporté dans les pays émergents jusqu'à présent.

Certes, la demande de produits de base devrait rester soutenue pendant encore longtemps, tant que les pays en émergence en auront besoin pour développer leurs infrastructures, «mais il faudrait élargir la gamme des exportations à des produits contenant davantage de valeur ajoutée, en plus des avions», dit l'étude.

Enfin, s'internationaliser ne signifie pas seulement importer ou exporter des produits ou des services, soulignent les auteurs. Cela passe aussi par le développement de partenariats d'affaires avec des étrangers, par des investissements directs à l'étranger et la collaboration à des projets de R-D. Par exemple, Desjardins s'est «associée à des partenaires, comme le Crédit Mutuel et State Farm, pour poursuivre notre croissance et développer de nouveaux marchés», illustre Mme Leroux.

Le regroupement de PME en consortium pour soumissionner à des appels d'offres internationaux peut aussi s'avérer une avenue intéressante.

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