Entreprises canadiennes et GES: La transparence progresse, mais…

Publié le 11/10/2007 à 15:13

Entreprises canadiennes et GES: La transparence progresse, mais…

Publié le 11/10/2007 à 15:13

Par lesaffaires.com
Les entreprises d'ici sont de plus en plus nombreuses à comptabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), mais très peu d'entre elles en sont rendues à intégrer cette question à leur modèle d'affaires. Les représentants du monde des affaires étaient nombreux jeudi matin à assister au dévoilement du volet canadien du rapport 2007 du Carbon Disclosure Project (CDP). C'est le Conference Board du Canada qui s'est chargé de la rédaction du rapport canadien. Les 200 plus importantes entreprises sur le TSX, en terme de capitalisation boursière, ont reçu le questionnaire du CDP à propos de leurs émissions de GES, directes et indirectes. Près de la moitié (44 %) ont rempli le questionnaire, comparativement à 39 % l'an dernier. Les 88 entreprises ayant participé représentent toutefois 70 % de la capitalisation boursière du TOP 200, ce qui laisse supposer que les très grandes entreprises participent davantage que les grandes firmes. La participation élevée dans les secteurs bancaire et énergétique a également contribué à ce phénomène. Dans une même proportion, les entreprises participantes voient les changements climatiques comme un enjeu véhiculant des risques financiers (86 %) et des opportunités d'affaires (88 %). Ce quasi-consensus doit toutefois être tempéré par le fait que seulement 14 % des entreprises ayant répondu au CDP ont fourni des informations sur leurs GES qui soient pertinentes d'un point de vue financier. On parle ici de dépenses et de coûts reliés aux émissions de GES, ou encore de l'exposition aux changements climatiques ou à des restrictions sur les GES. Pour Paul Greenall, chargé de projet au Conference Board du Canada, "c'est là le principal défi pour le CDP dans les prochaines années". Deux questions se posent. Tout d'abord, est-ce que cette proportion si faible est attribuable au désir des entreprises de ne pas dévoiler des informations qui pourraient pour certaines d'entre elles, notamment dans le secteur énergétique, s'avérer sensibles ? D'un autre côté, il est encore plus probable que la très grande majorité des entreprises ne sont tout simplement pas arrivées au point d'intégrer leur bilan carbone comme un élément stratégique dans leur plan d'affaires. Or il est important de rappeler que le taux de 14 % s'applique aux grandes entreprises qui ont pris la peine de répondre aux questions détaillées du CDP… cette proportion est assurément beaucoup plus faible au sein des autres entreprises, celles qui n'ont même pas pris la peine de participer au CDP. Quelques entreprises québécoises sortent du lot Alcan et Gaz Métro sont les deux entreprises du Québec à s'être vues décernées la distinction de Climate Disclosure Leader dans les secteurs où les émissions de GES ont un impact important. Il est utile de noter que l'aluminerie basée à Montréal a reçu la plus haute note des 88 entreprises participantes, soit 80,7 sur 100. Presque toutes les autres entreprises"leader" ont décroché un score situé entre 55 et 70. BCE et Alimentation Couche-Tard rejoignent la Banque Royale, la CIBC et Telus au titre des entreprises canadiennes leaders dans les secteurs où les GES jouent un rôle moins central. À titre de comparaison, Couche-Tard a déclaré environ 67 000 tonnes de GES, comparativement aux 20 millions de tonnes d'Alcan. Comparativement à l'édition du CDP de l'an dernier, presque deux fois plus de grandes entreprises à faibles émissions ont participé. Les entreprises ayant participé au CDP ont enfin martelé le même message, peu importe leur secteur : l'incertitude réglementaire est le plus important obstacle à l'approfondissement des efforts concernant les émissions de GES. Au moment où le plan fédéral fait l'objet de consultations exhaustives auprès des secteurs industriels, plusieurs provinces dévoilent progressivement des normes et réglementations sur les GES. Le manque de clarté dans les messages provenant d'Ottawa s'ajoute donc à un casse-tête de plus en plus complexe pour les entreprises actives dans plusieurs provinces. Des absents notables Si plusieurs entreprises québécoises se sont démarquées pour leur leadership, elles sont encore plus nombreuses à ne pas avoir répondu à l'invitation du CDP. On compte parmi elles, en ordre alphabétique, Astral Media, Gildan, Jean Coutu, Metro, Power Corp., Quebecor, Rona, Saputo, SNC Lavalin et Transcontinental. Peut-être l'an prochain ? Pour aller plus loin http://www.conferenceboard.ca/documents.asp?rnext=2139 CDP 2007 Canada 200 http://www.cdproject.net/cdp5reports.asp CDP FT 500 (rapport international)

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