Élections à Québec: guerre froide Labeaume-Lemelin

Publié le 21/10/2013 à 15:18, mis à jour le 21/10/2013 à 15:30

Élections à Québec: guerre froide Labeaume-Lemelin

Publié le 21/10/2013 à 15:18, mis à jour le 21/10/2013 à 15:30

Les deux candidats à la mairie de Québec ont croisé le fer dans le seul débat des chefs de partis prévu d’ici les élections du 3 novembre. Le débat à saveur économique présenté lundi midi à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec a fait ressortir des visions opposées du développement économique.

Le chef de Démocratie Québec David Lemelin a repris les grandes lignes de la politique économique du gouvernement Marois, proposant s’il est élu de faire de Québec un centre de la recherche et de l’innovation dans les technologies propres et l’électrification des transports.

Le problème, a relevé le maire sortant Régis Labeaume, c’est que l’IREQ (Institut de recherche d’Hydro-Québec) est à Montréal. M. Labeaume croit plus judicieux de concentrer les énergies vers la création d’une ville entrepreneuriale, tout en soutenant l’économie du savoir et le tourisme hivernal.

David Lemelin s’est inquiété à plusieurs reprises de la gestion des dépenses exécutée par l’administration Labeaume. Il a fait ressortir que 54% du budget municipal est accaparé par le service de la dette.

«Il faut ranger la carte de crédit et il y a un moyen de le faire, c’est de changer d’administration le 3 novembre», a-t-il plaidé.

Régis Labeaume, qui dit avoir coupé 110 M$ dans les dépenses et 622 emplois, a répliqué que jamais avant lui dans l’histoire de la ville une proportion aussi grande (50%) des dépenses en immobilisation n’avait été payée comptant.

«Alors la carte de crédit…»

Les deux candidats ne se sont jamais rencontrés du regard pendant tout le débat; le climat était nettement froid et les répliques parfois cinglantes. Lemelin, un ancien humoriste, illustrateur et journaliste, a déclenché les rires de l’auditoire à quelques reprises avec son attitude frondeuse.

«Bien sûr, avant que vous soyez là, il y avait des dinosaures et des volcans à Québec», a-t-il lâché, apparemment agacé par la manière dont le maire sortant s’attribue des succès.

Sur le déficit actuariel des régimes de retraite des fonctionnaires, Régis Labeaume a martelé qu’il était «injuste, insensé et inacceptable» de demander aux payeurs de taxes de renflouer la caisse. Il considère que les employés de la ville doivent assumer 50% des coûts et il le redit sur toutes les tribunes.

Son adversaire a plaidé que les ententes conclues avec les syndicats doivent être respectées, mais qu’il faut trouver des solutions pour l’avenir.

«Avec le respect, l’ouverture et une négociation en bonne et due forme, on arrivera avec des résultats intéressants pour tout le monde», a soutenu M. Lemelin, ajoutant que selon une étude de Hewitt, la moitié des employés de la Ville sont aujourd’hui démotivés. Cela pourrait représenter des pertes de productivité allant jusqu’à 9,2 M$ par an.

Sur l’enjeu du transport, les deux hommes ont aussi montré des divergences de vue importantes. S’ils s’entendent sur l’inutilité de contraindre les citoyens à utiliser le transport en commun, ils se retrouvent aux antipodes sur les moyens de réduire la congestion routière.

Le maire sortant veut l’élargissement de certaines portions d’autoroute, alors que David Lemelin considère que cela ne ferait qu’aggraver l’étalement urbain et augmenter le trafic, au bout de quelques années. Il favorise l’amélioration du système d’autobus et propose de modifier les heures de travail pour que tout le monde ne parte pas en même temps le matin et le soir.

D’autre part, Régis Labeaume voudrait qu’un TGV entre Québec et Montréal devienne un projet national et il fait le pari que cela créerait des retombées économiques importantes.

«Le déficit zéro sera atteint l’an prochain au fédéral. Il y en aura de l’argent. Ayons un peu d’ambition dans ce projet! Sortons de l’âge des cavernes!» a répondu Régis Labeaume à son adversaire qui ne fait pas de ce projet une priorité, car dit-il, les autres gouvernements ne nagent pas dans les surplus.

À la fin, M. Labeaume a promis de s’attaquer à la dette et au renouvellement des infrastructures, tout en limitant les hausses d’impôt foncier à l’inflation.

David Lemelin a demandé aux gens de faire un choix le 3 novembre entre la pagaille ou l’harmonie, entre un one man show autoritaire ou la patience et la tolérance.

 

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