É-U: le ralentissement de la demande intérieure réduit le déficit commercial en juillet

Publié le 02/09/2021 à 11:35

É-U: le ralentissement de la demande intérieure réduit le déficit commercial en juillet

Publié le 02/09/2021 à 11:35

Par AFP

Des goulets d’étranglement logistiques ont désynchronisé les chaînes d’approvisionnement mondiales (Photo: Unsplash)

Washington — Le déficit commercial des États-Unis s’est réduit plus que prévu en juillet, avec une baisse des importations signalant un ralentissement de la demande intérieure liée à la crainte du variant Delta.

Il s’agit de la première baisse en trois mois, qui intervient après un record enregistré en juin lorsque les Américains ont dépensé sans compter après des mois de restrictions en raison de la pandémie et alors que leurs économies avaient été gonflées par les plans d’aide successifs du gouvernement.

En juillet, le déficit des biens et services s’est élevé à 70,1 milliards de dollars américains, soit une baisse de 4,3 % comparé à juin, avec des importations en baisse de 0,2 % à 282,9 milliards $US et des exportations en hausse de 1,3 % à 212,8 milliards $US, a annoncé le département du Commerce jeudi. 

Les analystes tablaient sur une baisse du déficit moindre, à 74 milliards de dollars $US.

Cumulé sur les sept premiers mois de l’année, le déficit des biens et services s’est toutefois accru de 37,1 % à la faveur de la reprise après la récession historique provoquée par la pandémie de COVID-19 en 2020.

Pour le seul mois de juillet, les exportations américaines ont été tirées par la demande de biens de consommation courante, de biens en équipements ou encore de voitures automobiles, de bus, de camions et de pièces détachées automobiles.

En revanche, les importations de biens de consommation dont les jouets, les affaires de sport et les téléphones portables sont en baisse ainsi que les importations de voitures, de moteurs et de pièces détachées automobiles.

Par zone géographique et pour les seuls biens, le déficit se réduit de 7,4 % avec la Chine, de 34 % avec le Canada et de 7,6 % avec l’Union européenne.

En revanche, il s’accroît de 17 % avec le Mexique.

Ces données commerciales sont une nouvelle illustration du ralentissement, au moins temporaire, de la consommation aux États-Unis. 

D’autres indicateurs pour juillet avaient déjà laissé entrevoir cette tendance : les ventes au détail ont ainsi diminué de 1,1 % tandis que la croissance globale des dépenses de consommation a ralenti à 0,3 %, soit moins d’un tiers du rythme de juin. 

Les économistes estiment que de nombreux consommateurs ont réduit leurs dépenses en raison de la propagation du variant Delta aux États-Unis, où la campagne de vaccination a ralenti, entraînant de nouvelles restrictions comme le port du masque en intérieur y compris pour les personnes vaccinées.

 

Chaînes d’approvisionnement

Parallèlement, les industriels américains peinent à augmenter leur cadence de production en raison de goulets d’étranglement logistiques qui ont désynchronisé les chaînes d’approvisionnement mondiales, entraînant des blocages dans les ports, des pénuries dans toute une gamme de matériaux et une hausse des coûts d’exportation.

« Pour l’avenir, nous nous attendons à ce que le déficit commercial se réduise davantage à mesure que la consommation extérieure s’accélère et que la demande intérieure ralentit », a commenté Mahir Rasheed, économiste chez Oxford Economics. 

« La pandémie continuera de présenter un risque à la baisse pour les flux commerciaux, mais nous nous attendons à une normalisation progressive de la dynamique commerciale à mesure que les vaccinations augmentent et que les perturbations de l’approvisionnement s’atténuent progressivement », a-t-il ajouté.

Rubeela Farooqi, économiste en chef chez High Frequency Economics, s’attend aussi à un rééquilibrage des flux « une fois que les économies dans le monde seront en mesure de revenir pleinement à la normale », a-t-elle indiqué dans une note.

En août, la confiance des consommateurs a plongé, ce qui a probablement pesé sur les importations de biens de consommation.

Mais la hausse des exportations contribuera à la croissance du produit intérieur brut américain (PIB) au troisième trimestre dont la première estimation sera publiée le 28 octobre prochain.

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