Du Brésil à Saint-Damien, le pari d'un jeune machiniste


Édition du 11 Juillet 2015

Du Brésil à Saint-Damien, le pari d'un jeune machiniste


Édition du 11 Juillet 2015

Eder Rafael do Monte Melo.

Eder Rafael do Monte Melo a fêté ses 30 ans à Saint-Damien-de-Buckland, dans Bellechasse, en décembre dernier. Il y a un an, lui et sa femme quittaient leur ville du Nordeste brésilien, Fortaleza, pour rejoindre le Québec. Eder Rafael y avait trouvé un emploi de machiniste dans l'entreprise I. Thibault, un fabricant de moules pour l'injection de plastique.

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Quand il a entrepris son projet d'immigration en 2013, le couple n'avait pas imaginé qu'il passerait bientôt l'hiver sous la neige. Voulant quitter le Brésil pour explorer le monde, mais aussi fuir Fortaleza, «une petite ville surpeuplée où on affrontait les embouteillages, le bruit, l'insécurité», Eder Rafael do Monte Melo a découvert sur Internet que le Québec «était ouvert aux immigrants», dit le jeune homme dans un français parfait.

Machiniste et programmeur dans une entreprise d'usinage au Brésil, il avait rencontré ses employeurs actuels lors d'une mission menée sur place six mois plus tôt. Après avoir passé plusieurs entrevues par Skype ainsi que des tests techniques durant une semaine au Québec, il était embauché à l'usine de Saint-Damien, qui compte environ 25 employés.

Tout était différent

Un an après son arrivée au Québec, tandis que sa conjointe a elle aussi trouvé un emploi dans ses cordes, il est parfaitement intégré à son milieu de travail. Il a même déjà obtenu une promotion en décrochant un poste de programmeur en avril dernier.

Pourtant, à son arrivée, même si la partie technique du travail était identique à ce qu'il faisait au Brésil, tout différait : le climat, les habitudes de travail, la langue, les relations professionnelles, l'environnement - l'entreprise dans laquelle il travaillait à Fortaleza comptait 300 employés -, l'organisation de la journée, les lunchs...

«Au Brésil, la loi impose aux entreprises de fournir le repas et d'octroyer une heure de pause à ses employés le midi, mais pas à d'autres moments dans la journée. Et je travaillais 44 heures par semaine au lieu de 40 au Québec.»

Eder Rafael do Monte Melo apprécie les rapports plus tranquilles entre les employés et plus ouverts avec la hiérarchie que ce qu'il connaissait dans son pays. «Ici, quand il faut partager des outils entre collègues, par exemple, on finit toujours par s'entendre, alors qu'au Brésil, ça créait des tensions. Quant aux superviseurs, ils n'écoutaient pas vraiment l'avis de leurs subalternes comme c'est le cas ici.»

En revanche, il a dû s'adapter au comportement différent des Québécois sur le plan personnel. «Au Brésil, on se voit très facilement entre collègues après le travail à la maison ou au restaurant. C'est normal pour nous. Pas ici», rapporte le jeune homme, qui commence toute de même à avoir des amis parmi ses collègues.

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