Donner est dans sa nature


Édition du 25 Novembre 2017

Donner est dans sa nature


Édition du 25 Novembre 2017

Par Benoîte Labrosse

Jennifer Hamel, présidente de Plomberie Laroche

D'aussi loin qu'elle se souvienne, Jennifer Hamel a toujours su qu'aider les autres la rendait «plus heureuse et plus comblée». Cela allait donc de soi qu'elle poursuive dans cette voie quand elle est devenue présidente de Plomberie Laroche en 2011, à 22 ans. «Je ne conçois pas l'idée d'être en affaires sans redonner à ma communauté, parce que sans elle, mon entreprise ne fait pas de revenus», déclare la détentrice d'un MBA en responsabilité sociale et environnementale des entreprises. «De plus, tout garder pour moi, ce n'est pas dans ma nature !»

La preuve en est qu'au décès de son père - la raison de son arrivée à la tête de la PME en mécanique du bâtiment de L'Ancienne-Lorette -, elle a utilisé son assurance-vie pour créer le Fonds Famille Yves-Hamel (Plomberie Laroche). «À 52 ans, mon père commençait à s'intéresser à la philanthropie, donc je trouvais que la plus belle façon d'immortaliser ses valeurs était de créer un fonds dédié aux secteurs qu'il aimait : santé, jeunesse et éducation», résume-t-elle.

Un premier chèque de 25 000 $ a permis de constituer le Fonds au sein de la Fondation Québec Philanthrope. D'autres montants y ont été ajoutés depuis. «Nous avons fait un encan et des tournois de baseball. Les sommes récoltées ne sont jamais grosses, mais ce sont des événements "sympathiques" qui ont un effet sensibilisateur, précise-t-elle. Pour moi, la philanthropie doit toujours joindre l'utile à l'agréable.»

Le Fonds remet entre 3 000 et 5 000 $ par année à des organismes locaux. Sans compter les autres collectes organisées par la famille Hamel, dont le Défi têtes rasées Leucan en 2015. «C'est l'idée de mon frère pour marquer les 10 ans du défi de mon père, et ça a été un succès phénoménal : nous avons recueilli 15 300 $. Je me suis engagée à le faire en 2025 !»

Au moins 300 heures de bénévolat par an

Depuis septembre 2012, Mme Hamel siège aussi au conseil d'administration de la Fondation du Centre jeunesse de Québec, qui distribue annuellement plus de 200 000 $, entre autres sous forme de bourses d'études. «Quand on donne une confiance et une fierté à des jeunes qui n'ont pas eu toutes les chances à la naissance, ils deviennent mes " futurs plombiers " plutôt que d'être dans la rue, en prison ou sans emploi», affirme la maman d'un garçon de six mois.

«Elle nous fait profiter de son expertise et de son réseau d'affaires, mais aussi de sa connaissance des goûts des gens de sa génération, afin d'assurer une certaine pérennité à nos activités», souligne Bruno Lepage, président du CA de la Fondation. «Quand je suis arrivée, le système de chauffage d'un bâtiment qui accueille un projet des OEuvres Jean Lafrance pour des garçons de 14 à 18 ans devait être refait, et je me suis amusée à trouver comment réaliser les travaux au plus bas coût, notamment en obtenant des commandites de mes fournisseurs», se rappelle la principale intéressée. Trois organismes ont ainsi bénéficié des efforts de celle qui estime faire «au moins 300 à 400 heures» de bénévolat par année.

En plus d'un tempérament «extrêmement dynamique, sympathique, spontané et très sociable», M. Lepage attribue à la jeune philanthrope «un talent certain pour recruter les présidences d'honneur de nos événements-bénéfices». Dans l'un d'eux, la Montée des sommets, des marcheurs se font commanditer pour gravir le plus grand nombre de fois le mont Sainte-Anne au cours d'un après-midi automnal d'activités familiales. La plus récente édition a amassé une somme nette de 115 000 $. «C'est mon exemple parfait "d'extase philanthropique", s'exclame Mme Hamel. Ça permet d'être en famille, de jouer dehors, de côtoyer des jeunes du Centre qui viennent remercier les donateurs, et de récolter une somme incroyable pour une cause fantastique... On est loin des cocktails en complet cravate après le travail !»

Son intérêt pour les activités impliquant les familles ravit son conseil, qui y voit «beaucoup de sens» avec sa mission, ainsi que la possibilité d'attirer davantage de jeunes donateurs. «Elle assume un leadership positif : quand elle rit, tout le monde rit, quand elle court tout le monde court, conclut M. Lepage. Donnez-moi dix Jennifer Hamel et je vais régler les problèmes de pas mal de jeunes !»

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