Des entreprises canadiennes continuent de verser des bonus malgré la crise

Publié le 04/01/2021 à 08:54

Des entreprises canadiennes continuent de verser des bonus malgré la crise

Publié le 04/01/2021 à 08:54

Par La Presse Canadienne
Un édifice de la Banque de Montréal

(Photo: Nathan Denette, La Presse Canadienne)

Les entreprises canadiennes ont beau avoir passé la dernière année à faire des mises à pied et à composer avec des fermetures temporaires en raison de la pandémie de COVID−19, cela n’empêche pas bon nombre d’entre elles de récompenser leurs employés en cette saison des Fêtes. 

Plusieurs, y compris les plus grandes banques du pays, comptent exprimer leur reconnaissance avec des primes de fin d’année. Certaines sont même en train de bonifier le montant.

Un sondage en ligne mené auprès de 600 cadres d’entreprises canadiennes comptant une vingtaine d’employés ou plus a révélé que 48% d’entre eux prévoyaient d’offrir des bonus cette année.

Pas moins de 27% des répondants prévoyaient même augmenter les primes, selon l’enquête menée par la firme Robert Half et Dynata entre le 20 novembre et le 7 décembre. 

La vaste majorité (59%) avait l’intention de les maintenir au même niveau que dans les années précédentes. Seulement 14% comptaient les réduire.

La continuité et la haute performance s’avèrent d’autant plus importantes en temps de pandémie, explique David King, le président canadien de Robert Half.

«Les entreprises doivent quand même prioriser la rétention des employés les plus performants, surtout au moment où plusieurs assument de plus grandes charges de travail, travaillent à distance et concilient leurs engagements personnels ou familiaux», a−t−il fait valoir par courriel. 

La Banque Royale du Canada, qui a la deuxième plus grande valeur boursière au pays, sur le parquet de la Bourse de Toronto, a annoncé qu’elle offrirait des primes pour reconnaître toute la contribution de son personnel au terme d’une année difficile. 

«Cette année, la performance globale de RBC a été affectée par les défis sans précédent engendrés par la pandémie mondiale et, bien que les résultats de fin d’année soient en baisse par rapport à l’année précédente, notre performance a démontré la force, la stabilité et la résilience opérationnelles de notre franchise», a déclaré le porte−parole de l’institution financière Andre Roberts.

D’autres banques, comme la TD, CIBC et BMO, ont aussi fait part de leur intention de verser des primes. La Banque Scotia a pour sa part refusé de le préciser. 

De son côté, la société d’ingénierie Siemens Canada a indiqué que 3,4 millions $ seraient partagés entre tous ses employés qui n’occupent pas des postes de cadre. Chacun touchera 1550 $, selon ce qu’a annoncé le président et chef de la direction, Faisal Kazi.

Rien d’étonnant pour la professeure à l’Université Concordia Claudine Mangen, qui s’intéresse divulgation de renseignements par les sociétés.

 

Pas tous la même chance

De nombreuses entreprises, en particulier celles spécialisées en livraison et commerce en ligne, ont fait de bonnes affaires pendant la pandémie. Il serait illogique qu’elles retiennent les bonus si leur avenir s’annonce radieux, souligne la professeure.

Par exemple, la société de commerce électronique Shopify Inc. a surpassé RBC pour accéder au premier rang de la Bourse de Toronto pendant la crise. L’entreprise établie à Ottawa n’a pas répondu à une demande de commentaires sur sa décision par rapport à d’éventuelles primes.

Mais ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont eu la même chance. Plusieurs ont dû mettre des travailleurs à pied, couper dans les salaires ou trouver de nouveaux débouchés. 

«Si une entreprise a dû fondamentalement changer son modèle d’affaires et elle voit que certains employés réussissent vraiment dans ce nouvel environnement, évidemment, elle ne veut pas qu’ils soient embauchés ailleurs», expose Mme Mangen. 

Cela incite les entreprises à envisager des bonis ou d’autres formes de compensation comme la couverture des frais de garde d’enfants, illustre−t−elle.

Les principales sociétés de la TSX — le gestionnaire d’actifs Brookfield, Manuvie et le CN — ont toutes refusé de fournir des détails sur leur gestion des primes. 

Il en va de même pour Air Canada, qui a effectué des vagues de mises à pied dans les derniers mois.

Une porte−parole d’Enbridge a pour sa part déclaré que l’entreprise n’avait pas encore terminé son exercice financier et qu’il serait donc prématuré de discuter de primes.

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