Des carottes sur le toit du Palais des congrès

Publié le 02/04/2011 à 00:00, mis à jour le 07/04/2011 à 12:57

Des carottes sur le toit du Palais des congrès

Publié le 02/04/2011 à 00:00, mis à jour le 07/04/2011 à 12:57

Des légumes pousseront sur le toit du Palais des congrès de Montréal, en plein centre-ville. Au-dessus de l'autoroute Ville-Marie, l'institution profitera de son vaste toit pour cultiver diverses plantes alimentaires, à l'air libre. Une façon appétissante de lutter contre les îlots de chaleur.

" On commence à cultiver cet été ", indique Amélie Asselin, porte-parole du Palais. Les légumes serviront avant tout au traiteur de l'institution. " Toutefois, on prévoit aussi en vendre une partie à des hôtels à proximité et en donner à des organismes communautaires ", précise-t-elle.

Le projet, baptisé Culti-Vert, vise surtout à lutter contre la pollution de l'air et à créer des îlots de fraîcheur l'été, dans un centre-ville surchauffé par l'asphalte et le béton. À ce titre, le Palais a reçu une subvention du ministère de la Santé et des Services sociaux de 80 000 $. Québec a réservé une nouvelle enveloppe de 3,6 millions de dollars (M$) pour financer de tels travaux, après avoir accordé 8,7 M$ à 14 projets l'an dernier. Au Palais, le potager occupera une partie du toit d'environ 6 000 pieds carrés (pi2).

Montrer l'exemple

Le toit du Palais offre un énorme potentiel. " C'est un des plus vastes du centre-ville, et c'est certainement un bon endroit pour faire des tests ", dit Amélie Asselin.

L'objectif est de revêtir la totalité du toit, qui fait 144 000 pi2. L'institution a commencé l'an dernier en aménageant une terrasse garnie surtout de plantations ornementales, sur un total de 20 000 pi2. Le nouveau potager s'ajoutera à cette surface. Mais pour couvrir l'ensemble de la toiture, le Palais a encore beaucoup de pain sur la planche.

Ce n'est en effet qu'un début. " Après ce projet, on entamera une campagne de promotion du concept auprès des gestionnaires et des propriétaires d'immeuble, dit Luc Rabouin, directeur général du Centre d'écologie urbaine de Montréal, partenaire de Culti-vert. Je pense qu'il y a plein de propriétaires du secteur privé qui seront intéressés. "

Déjà, le fonds de placement immobilier BTB a accepté de jouer le jeu en prêtant son toit aux Fermes Lufa, qui ont construit des serres sur le toit d'un de ses immeubles industriels près du Marché central, dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Les installations de cette entreprise sont d'une taille beaucoup plus importante que celle du Palais : 31 000 pi2. L'entreprise agricole urbaine livrera dès le mois prochain ses fruits et ses légumes à des familles inscrites sur une liste de clients.

Kurt Lynn et Mohamed Hage ont investi 2,5 M$ de leur poche pour construire ces serres à la fine pointe de la technologie.

Les deux partenaires veulent aménager une autre serre cinq fois plus grande à Montréal et cherchent un toit pour le faire. Puis, si leur plan ambitieux va de l'avant, ils s'établiront aussi à Toronto et en Nouvelle-Angleterre.

Là-bas comme ici, les terres agricoles disparaissent à vue d'oeil en périphérie, et les espaces pour faire de nouveaux jardins communautaires en ville sont introuvables, dit Luc Rabouin, du Centre d'écologie urbaine de Montréal. " Mais si on regarde un peu plus haut, il y a plein d'espace ! "

10 % Proportion de toits plats à Montréal qui devraient accueillir des serres pour la production maraîchère nécessaire à l'alimentation de tous les habitants de la ville. | Source : Fermes Lufa

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