Crise : les Européens peinent à montrer un front uni

Publié le 06/10/2008 à 00:00

Crise : les Européens peinent à montrer un front uni

Publié le 06/10/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Samedi, lors d'un mini-sommet à Paris, les quatre plus grosses économies du Vieux Continent (Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) s'étaient entendues pour apporter une réponse coordonnée à la crise. Alors que les ministres des Finances de la zone euro se retrouvaient lundi après-midi à Luxembourg, avant une réunion étendue aux vingt-sept membres de l'UE mardi, les différents gouvernements européens ont continué à annoncer des mesures en ordre dispersé.

Dimanche, la chancelière allemande Angela Merkel a fait état, de manière unilatérale, de sa décision de garantir les dépôts en banque des particuliers -une mesure déjà prise en Irlande et en Grèce-, avant l'adoption d'un nouveau plan de sauvetage de 50 milliards d'euros pour éviter à la banque Hypo Real Estate de sombrer dans la faillite. Dans le sillage de l'Allemagne, le Danemark est le dernier pays en date à avoir annoncé la garantie des comptes bancaires des particuliers, lundi, après l'Autriche et la Suède.

Le ministre allemand des Finances Peer Steinbruck a précisé lundi qu'il envisageait la création d'un "bouclier" pour protéger la totalité du secteur financier, au lieu d'agir au cas par cas. Interrogé par la radio Deutschlandfunk, il a toutefois insisté sur le fait que Berlin devait rester seul "maître du processus", repoussant l'idée d'un "bouclier européen".

"La chancelière (Angela Merkel) et moi rejetons un bouclier européen parce que les Allemands ne veulent pas payer à un gros pot dont nous n'avons pas le contrôle et où ne savons pas où peut aller l'argent allemand", a-t-il ajouté.

Malgré ces annonces, Nicolas Sarkozy, l'actuel président du conseil européen, qui recevait à nouveau lundi les dirigeants des principales banques et assurances françaises à l'Elysée, a assuré dans une déclaration que les vingt-sept pays de l'UE prendraient toutes les mesures nécessaires pour "assurer la stabilité du système financier". "Aujourd'hui c'est l'ensemble des gouvernements européens qui disent aux citoyens européens qu'ils sont unis, solidaires et déterminés dans les circonstances financières exceptionnelles que nous traversons aujourd'hui", a-t-il affirmé.

En Islande, dont le récent boom économique a lourdement exposé le secteur bancaire à la tourmente financière mondiale, le Premier ministre Geir Haarde a prévenu que le pays tout entier était menacé d'une "faillite nationale" en raison de la crise du crédit. Dans ce petit Etat insulaire, le gouvernement a présenté des mesures financières d'urgence destinées à donner aux autorités des pouvoirs étendus sur le secteur financier.

Dans le secteur bancaire, le géant français BNP-Paribas souhaite finaliser d'ici la fin de l'année ou au premier trimestre 2009 la prise de contrôle majoritaire, à hauteur de 75%, de Fortis, premier établissement bancaire et principal employeur privé de Belgique, en grande difficulté. BNP-Paribas a rappelé lundi que "l'accord d'acquisition" avait été "signé", mais que la transaction demeurait soumise au feu vert des autorités de concurrence et de régulation.

Les bourses ont plongé lundi en Asie, en Europe et sur le continent américain. A Paris, le CAC 40 a enregistré une chute historique de 9,04% à la clôture, la plus importante enregistrée depuis la création de cet indice. A Londres, le FTSE-100 a perdu 6,31%, et à Francfort, le DAX a glissé de 8,29%. La Russie a dû fermer ses deux principaux marchés après une chute des indices de 15%.

Aux Etats-Unis, l'indice Dow Jones des valeurs industrielles a établi un nouveau record de baisse en séance avec un plongeon de 800 points en fin d'après-midi avant de se ressaisir quelque peu. A moins d'une heure de la clôture à Wall Street, l'indice vedette perdait tout de même 7,40%, passant sous le seuil des 10.000 points pour la première fois depuis quatre ans.

Réagissant à cette dégringolade des marchés, le président George W. Bush a estimé lundi qu'il faudrait "un peu de temps" pour que le plan de sauvetage du système financier américain de 700 milliards de dollars porte ses fruits. Mais, pour le chef de la Maison Blanche, "à long terme notre économie va tout simplement se porter bien".

De son côté, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu'elle s'engageait à prêter jusqu'à 900 milliards de dollars de liquidités aux banques en difficulté.

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