Créer des passerelles vers la foresterie


Édition du 08 Février 2014

Créer des passerelles vers la foresterie


Édition du 08 Février 2014

«C'est clair que la crise dans l'industrie forestière, très médiatisée, a beaucoup nui» - Denis Villeneuve, président de l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ)

À force d'entendre que l'industrie forestière est en crise au Québec, les jeunes ont eu tendance à délaisser la profession d'ingénieur forestier. À tel point que l'on peine à répondre à la demande du marché du travail.

«C'est clair que la crise dans l'industrie forestière, très médiatisée, a beaucoup nui, explique Denis Villeneuve, président de l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ). Les jeunes voient des usines fermer à répétition et croient qu'il n'y a plus d'emplois dans le génie forestier.»

Une perception erronée, qui serait ancrée dans une mauvaise compréhension de la nature de la profession. «Le spectre d'emplois de l'ingénieur forestier a explosé dans les dernières années», souligne François-Hugues Bernier, directeur des communications et de la foresterie à l'OIFQ.

On retrouve en effet les ingénieurs forestiers dans beaucoup de domaines comme l'environnement, la faune, la récréation, les municipalités ou la gestion des bassins versants. «Son rôle consiste à planifier et à gérer la ressource, et ce besoin-là demeure très présent, même quand l'industrie forestière se porte moins bien», indique M. Bernier.

Avec un taux de chômage de 1,4 %, les ingénieurs forestiers jouissent du plein emploi virtuel.

Des 2 140 membres de l'Ordre, environ 1 700 sont en fonction. Les autres sont à la retraite. Et plusieurs les y rejoindront très bientôt. Avec une moyenne d'âge de 42 ans, le bassin de travailleurs est relativement âgé. En 2015, l'OIFQ estime qu'il y aura deux fois plus de départs à la retraite que de nouveaux ingénieurs forestiers. Et trois fois plus l'année suivante.

La situation deviendra rapidement intenable dans l'ensemble du Québec ; elle l'est déjà dans certaines régions comme la Côte-Nord, le Gaspésie ou l'Abitibi, où le recrutement se fait de plus en plus ardu.

Problème de réputation

En 2002-2003, l'OIFQ a enregistré pour la dernière fois un bilan positif des entrées et sorties de ses adhérents. Il comptait alors 24 nouveaux permis de plus que de permis résiliés en raison de décès, de retraites ou de démissions. Depuis, la glissade est inexorable. En 2012-2013, l'Ordre a délivré 30 permis, mais a perdu 97 membres.

Cette baisse, directement liée à un effondrement des inscriptions dans les programmes d'aménagement et environnement forestiers, d'opérations forestières et de génie du bois, est passée de 99 en 2002 à 64 en 2012, avec des creux de 40 et 46 en 2008 et 2009.

Convaincre les jeunes

Parti à la reconquête du coeur des jeunes, l'OIFQ a lancé en novembre dernier une vaste campagne de promotion auprès du grand public, en partenariat avec la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l'Université Laval ainsi que le Conseil de l'industrie forestière du Québec. C'est la première fois que l'OIFQ lance une campagne publicitaire à la télévision. Présentée sur les ondes de Canal D, Ztélé, Musique Plus, Vrak.TV et Télé-Mag, et appuyée par le site Web partagezvotrevision.com, la campagne misait notamment sur les capsules vidéo de sept ingénieurs forestiers aux profils très différents.

L'Ordre planche aussi sur une révision des critères d'accès à la profession. Des ententes de mobilité de la main-d'oeuvre avec les autres provinces canadiennes ainsi qu'avec la France visent à attirer chez nous des travailleurs de l'extérieur. Mais l'OIFQ aimerait également faciliter l'accès des étudiants formés dans des domaines connexes comme la biologie végétale, en créant des passerelles vers un programme de foresterie. «Cela éviterait à des gens dotés d'une base solide de devoir refaire un baccalauréat au complet, sans pour autant compromettre la qualité de la formation de nos membres», conclut Denis Villeneuve.

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