Conrad Black de retour en prison

Publié le 06/09/2011 à 15:41

Conrad Black de retour en prison

Publié le 06/09/2011 à 15:41

Par AFP

L'ex-magnat de la presse né au Canada Conrad Black a troqué mardi son costume élégant contre un uniforme de détenu pour commencer à purger les 13 mois de prison qui lui restent à faire pour fraude et obstruction à la justice, a-t-on appris de source pénitentiaire américaine.

"Ma seule crainte pour les prochains sept mois est la tristesse d'être séparé de (ma femme) Barbara, même si je suis résigné aussi à l'ennui", a-t-il écrit dans une tribune d'adieu publiée samedi dans le quotidien canadien National Post, comptant apparemment sur une éventuelle libération anticipée.

L'arrivée du millionnaire flamboyant dans une prison de Miami a coïncidé avec la sortie en librairie d'un livre de souvenirs où il proclame son innocence et raconte sa chute.

L'ouvrage intitulé "Question de principe" ("A Matter of Principle") est annoncé par les éditeurs comme une "critique cinglante d'un système de justice défaillant".

"Je ne demande jamais pitié et je ne cherche la compassion de personne", y affirme notamment l'ancien patron de presse.

Black, âgé de 67 ans, était sorti de prison l'année dernière après une décision de la Cour suprême qui avait trouvé une faille dans la loi fédérale sur la fraude en vertu de laquelle il avait été condamné à 78 mois de prison.

Dans le sillage de cette décision, la cour d'appel fédérale de Chicago avait annulé en octobre deux des quatre verdicts de culpabilité mais en avait maintenu deux autres, pour fraude et obstruction à la justice.

Ses avocats ont plaidé en juin pour qu'il ne soit condamné qu'à 29 mois de détention -- soit le temps qu'il avait déjà passé en prison. Mais la juge Amy St. Eve lui a infligé une peine de 42 mois d'emprisonnement.

Ce sera à l'administration pénitentiaire américaine de décider s'il doit accomplir les 13 mois restants ou s'il pourra bénéficier d'une libération anticipée pour bonne conduite. Mardi, les responsables n'avaient pas encore calculé la date probable de sa sortie.

Conrad Black a été à la tête, dans les années 90, de l'empire de presse Hollinger comprenant notamment le Daily Telegraph, le Jerusalem Post, le Chicago Sun-Times ou encore le National Post de Toronto. En 2001, il a renoncé à sa nationalité canadienne pour siéger à la Chambre des Lords britanniques.

Avec ses associés, il a été accusé d'avoir détourné jusqu'à 60 millions de dollars entre 1999 et 2001 mais il n'a été reconnu coupable en première instance que d'avoir détourné, via l'attribution de bonus, 6,1 millions de dollars lors de la cession de journaux.

"Je continue à croire, en citant Henry D.Thoreau (...) que +sous un gouvernement qui met les gens injustement en prison, la bonne place pour un homme juste est en prison+", a-t-il écrit dans son article d'adieu.

"Je n'ai pas vraiment le choix, car je n'aurais jamais envisagé de prendre la fuite. Mais, dans ce sens, ma place est là (en prison) et je suis content d'y retourner", a-t-il ajouté.

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