Climat : la confusion règne à Copenhague

Publié le 18/12/2009 à 14:09

Climat : la confusion règne à Copenhague

Publié le 18/12/2009 à 14:09

Par La Presse Canadienne

La lutte aux émissions de gaz à effet de serre demeurent le principal obstacle. Photo : Bloomberg

À quelques heures de la clôture de la conférence de l'ONU sur le climat, les chefs d'Etat et de gouvernement présents à Copenhague s'activaient dans un intense ballet diplomatique, pour tenter de parvenir à un texte de compromis à défaut d'accord contraignant.

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Une certaine confusion régnait au Bella Center, divers textes, parfois contradictoires, circulant au sein des délégations et dans les salles de presse, sans que l'on sache vraiment s'il s'agissait de documents de travail, de projets d'accord ou de déclarations finales.

Après une nouvelle réunion à huis clos entre les principaux dirigeants de la planète en fin d'après-midi, l'un de ces documents, baptisé "Accord de Copenhague", a émergé, mentionnant à la fois des objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre (GES) et la date de décembre 2010 comme date-butoir pour parvenir cette fois à un traité contraignant de lutte contre le réchauffement climatique

Ce projet d'accord fixait des objectifs chiffrés différents pour les pays industrialisés et pour les pays en voie de développement. Les pays riches devraient réduire leurs émissions de GES d'au moins 80 pour cent d'ici 2050. Quant aux pays pauvres ou émergents, le mode de calcul prévoit de rapporter la baisse des émissions au niveau de production économique: ces pays devraient ainsi réduire de 15 pour cent à 30 pour cent leur taux d'émissions de GES par unité de produit intérieur brut (PIB).

A mesure que les négociations évoluaient, plusieurs nouveaux projets de documents circulaient avec, à chaque fois, une actualisation ou une modification des clauses clés. Dans l'une des versions, l'objectif de baisse de 15 pour cent à 30 pour cent des émissions de GES par unité de PIB était abandonné pour les pays en voie de développement.

L'une des clés du sommet était entre les mains des deux plus gros pollueurs de la planète: la Chine et les Etats-Unis. Un deuxième face-à-face privé était prévu dans la soirée entre le président américain Barack Obama et le premier ministre chinois Wen Jiabao.

Lors de leur première rencontre bilatérale de la journée, aucun des deux dirigeants n'avaient pris d'engagements supplémentaires.

Voici les principaux points de désaccord à cette conférence qui doit s'achever aujourd'hui :

EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

Le sommet de Copenhague est censé trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui expire en 2012. Les 192 pays participants espéraient vendredi parvenir à un accord politique, à défaut d'un texte juridiquement contraignant. La conférence de Copenhague ne constituerait ainsi qu'une étape, et la conclusion d'un accord légalement contraignant interviendrait lors d'une nouvelle rencontre, en 2010.

L'objectif principal, reconnu par la plupart des pays, est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà du quel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les climatologues. Certains d'entre eux estiment que les promesses actuelles des pays industrialisés concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont largement insuffisantes: elles représentent une baisse globale de 8% à 12% par rapport à 1990, année de référence du protocole de Tokyo, alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) recommande une diminution de 25% à 40% d'ici 2020.

Les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, n'ont proposé qu'une baisse représentant une diminution de 3 à 4% par rapport à 1990, tandis que l'UE a promis de réduire ses émissions d'au moins 20% d'ici 2020. La Chine, un des principaux pays pollueurs de la planète, se dit prête à fournir des explications et des éclaircissements sur les mesures qu'elle entend prendre pour maîtriser ses émissions.

AIDE AUX PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé jeudi à Copenhague que les Etats-Unis étaient disposés à contribuer, aux côtés d'autres pays développés, à un fonds de 100 milliards de dollars (69,5 milliards d'euros) par an destiné à aider pendant trois ans (2010-2012) les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. Elle a conditionné l'offre américaine à la conclusion d'un accord sur la "transparence", allusion à la demande américaine d'un mécanisme international pour vérifier la manière dont la Chine contrôle ses émissions.

Le montant des 100 milliards, avancé pour la première fois par le Premier ministre britannique Gordon Brown, est toutefois jugé sous-évalué par les experts. La Banque mondiale estime notamment que la facture climatique pour les pays pauvres pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliards de dollars par an à partir de 2020. La Chine et d'autres pays en développement avancent le chiffre de 350 milliards de dollars (243,2 milliards d'euros).

CADRE LEGAL

Pour l'Europe, le Japon et d'autres pays développés, une réduction supplémentaire des émissions de GES prendra la forme d'une extension des dispositions négociées dans le cadre du protocole de Kyoto. Les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié ce texte, pourraient être inclus dans des accords séparés prenant également en compte les principales économies émergentes. Des pays comme la Chine et l'Inde ne veulent pas d'un texte les contraignant à respecter leurs engagements.

FORETS

La question d'un programme de réduction des émissions pour empêcher la déforestation (REDD) a été évoquée, sans avancées concrètes. Des désaccords persistent sur la question du financement et les pays présents à Copenhague n'ont pas dégagé de budget ni d'objectifs précis pour aider les pays les moins riches à préserver leur forêts.

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Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Copenhague examinaient vendredi en fin d'après-midi un nouveau projet d'accord sur le climat, le troisième, rétablissant la date limite de décembre 2010 pour obtenir un texte légalement contraignant.

Cette date n'était pas mentionnée dans le deuxième projet diffusé auparavant. La troisième mouture du document, dont l'Associated Press a pu prendre connaissance, rétablit la date limite de décembre

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