Changements climatiques : des billions de dollars en jeu

Publié le 27/02/2011 à 13:00, mis à jour le 27/02/2011 à 19:35

Changements climatiques : des billions de dollars en jeu

Publié le 27/02/2011 à 13:00, mis à jour le 27/02/2011 à 19:35

Crédit: Bloomberg

Les changements climatiques pourraient représenter jusqu’à 10 % du risque des portefeuilles au cours des 20 prochaines années, selon une recherche publiée par Mercer et un groupe d’investisseurs mondiaux.

Les tergiversations continues en ce qui concerne les mesures de politique publique sur les changements climatiques et le manque de coordination à l’échelle internationale pourraient coûter aux investisseurs institutionnels des billions de dollars au cours des prochaines décennies, selon cette recherche.

Bien que les discussions sur les changements climatiques menées par l’ONU au Sommet de Cancún aient donné lieu à certaines ententes sur des réformes, ententes qui ne s’étaient pas matérialisées au cours des discussions précédentes à Copenhague, l’absence d’une résolution quant à l’avenir des mécanismes axés sur le marché après 2012, lorsque le Protocole de Kyoto expirera, plonge les investisseurs dans l’incertitude.

«Les changements climatiques ont des répercussions fondamentales sur les stratégies de répartition d’actif, les risques et le rendement des placements», a déclaré Andrew Kirton, chef du placement chez Mercer. «Les investisseurs institutionnels devraient inclure des facteurs à long terme, comme les changements climatiques, dans leur planification stratégique. Mercer est heureuse d’avoir eu l’occasion d’amorcer ces discussions stratégiques avec un groupe d’investisseurs mondiaux de premier plan.»

Le rapport, intitulé Climate Change Scenarios – Implications for Strategic Asset Allocation, analyse les incidences financières possibles des changements climatiques sur les portefeuilles des investisseurs. Ces incidences ont été déterminées au moyen d’une série de quatre scénarios de changements climatiques envisagés d’ici 2030. Le rapport définit une série d’étapes concrètes que les investisseurs institutionnels peuvent prendre en considération dans la répartition stratégique de leur actif.

Certaines des conclusions clés du rapport indiquent que d’ici 2030 :

-Les changements climatiques accentueront l’incertitude des investisseurs institutionnels à long terme; aussi ces changements doivent-ils être gérés de façon proactive.

-Les occasions d’investissement dans les technologies à faible émission de carbone pourraient atteindre 5 billions de dollars.

-Le coût des répercussions sur le milieu physique, la santé et la sécurité alimentaire pourrait dépasser 4 billions de dollars.

-Les modifications apportées aux politiques liées aux changements climatiques pourraient entraîner une augmentation du coût des émissions de dioxyde de carbone allant jusqu’à 8 billions de dollars.

-L’augmentation des affectations aux catégories «d’actifs sensibles au climat» aidera à atténuer les risques et à saisir de nouvelles occasions.

-La mobilisation active avec les décideurs est cruciale pour que les investisseurs institutionnels puissent gérer de façon proactive les coûts éventuels des mesures de politique publique reportées ou mal coordonnées.

-L’élaboration de politiques à l’échelle du pays suscitera de nouvelles occasions et de nouveaux risques de placement devant faire l’objet d’un suivi et d’une analyse constants.

-L’Union européenne, la Chine et d’autres pays d’Extrême-Orient sont appelés à devenir les chefs de file des investissements dans les technologies à faible émission de carbone et les améliorations de l’efficacité énergétique au cours des prochaines décennies.
 
Le rapport présente un cadre dont les investisseurs institutionnels peuvent se servir pour améliorer leur compréhension des occasions et des risques de placement liés au climat dans toutes les catégories d’actif et les régions. Le modèle «TIP», concocté par Mercer, permet d’estimer le taux d’investissement dans les technologies (T) à faible émission de carbone, les incidences (I) sur le milieu physique et le coût implicite du dioxyde de carbone découlant de l’élaboration de politiques (P) mondiales dans les quatre scénarios de changements climatiques.

Le lancement du rapport et du modèle «TIP» de Mercer est le fruit d’un travail de collaboration dirigé par Mercer, avec la participation de 14 investisseurs institutionnels mondiaux et le soutien de la Société Financière Internationale, membre du Groupe de la Banque mondiale, et du Carbon Trust. Les services de Grantham LSE/Vivid Economics ont été retenus pour diriger les éléments de la recherche portant sur les incidences économiques des scénarios de changements climatiques. De plus, un groupe de recherche composé d’universitaires et de professionnels du secteur a été consulté pour l’élaboration du modèle.

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