Canada: plus fort recul de l'emploi depuis la récession

Publié le 04/11/2011 à 07:53, mis à jour le 04/11/2011 à 11:53

Canada: plus fort recul de l'emploi depuis la récession

Publié le 04/11/2011 à 07:53, mis à jour le 04/11/2011 à 11:53

Par AFP

Photo: Bloomberg

L'économie canadienne a enregistré en octobre sa plus forte baisse mensuelle de l'emploi depuis la récession en 2009, a annoncé vendredi l'institut de la statistique, une performance jugée "décevante" par le gouvernement et les analystes.

Après un été terne, l'économie canadienne avait généré 61.000 emplois à la rentrée des classes en septembre, mais cette progression ne s'est pas pérennisée, bien au contraire.

En octobre, l'économie canadienne a créé environ 18.000 emplois temporaires, mais perdu 72.000 postes à temps plein, pour une perte nette de 54.000 emplois, selon les données dévoilées par Statistique Canada. Le taux de chômage a, lui, grimpé de 0,2 point pour s'établir à 7,3%.

"Les chiffres ne sont pas aussi bons que nous le souhaitions, ils sont clairement décevants", a déclaré à la chaîne publique CBC le ministre des Finances Jim Flaherty, s'exprimant depuis le sommet du G20 à Cannes.

"Le monde traverse des problèmes financiers majeurs... Lorsque la situation se détériore ailleurs, comme c'est le cas actuellement en Europe, nous en subissons les impacts", a-t-il ajouté.

Il s'agit de la plus forte baisse de l'emploi depuis février 2009 au Canada et d'une performance bien en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur un gain d'environ 15.000 postes et un taux de chômage stable à 7,1% pour le mois d'octobre.

"L’essentiel de la baisse observée en octobre s’est manifestée dans le secteur de la fabrication (-48.000), suivi de celui de la construction (-20.000)", a souligné Statistique Canada dans son communiqué diffusé avant l'ouverture des marchés financiers.

Le seul secteur de l'économie à afficher un gain net de l'emploi est celui des ressources naturelles (+12.000), le Canada étant doté d'importants gisements miniers et pétroliers, a souligné l'institut.

"Les pertes d'emploi sur une base mensuelle sont chose courante, mais des pertes de cette magnitude sont extrêmement rares hormis pendant les récessions. La dernière chute de la sorte, hors une période de récession, remonte à septembre 1996", a souligné Douglas Porter, vice-économiste en chef à la Banque de Montréal (BMO).

"Ce recul est-il une correction par rapport à la force surprenante (de l'économie canadienne depuis le début de l'année) ou le début d'une tendance regrettable à la baisse? Considérant que l'économie américaine progresse peu à peu, nous penchons vers la correction", a-t-il ajouté dans une note.

"Tout d'un coup la situation ne semble pas si rose au Canada", a noté la banque CIBC, soulignant que cette baisse prononcée de l'emploi intervient après la forte hausse de septembre.

L'Ontario, la province la plus peuplée du pays et coeur du secteur manufacturier, a été la plus affectée avec la perte de 39.000 postes et un bond de 0,5% du taux de chômage, qui atteint 8,1%.

Le Québec, deuxième province la plus peuplée du pays qui multiplie actuellement les investissements dans son Grand Nord, a perdu un peu plus de 13.000 emplois en octobre, pour un chômage en hausse de 0,4 point à 7,7%. L'économie québécoise a généré 15.000 postes à temps complet, mais effacé 28.000 emplois à temps partiel, précise Statistique Canada.

"Bien que les données sur l'emploi soient négatives, il faut demeurer prudent quant à l'étendue des dommages. Ces données ne signifient pas nécessairement une contraction du PIB au quatrième trimestre", ont souligné les analystes de la Financière Banque Nationale.

Le PIB canadien avait plongé dans le rouge au deuxième trimestre et les chiffres du troisième trimestre (de juillet à septembre) sont attendus le 30 novembre.

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