Aquartis veut faire économiser l'eau potable


Édition du 05 Novembre 2016

Aquartis veut faire économiser l'eau potable


Édition du 05 Novembre 2016

Jean-François Lamy, président de Aquartis. [Photo : Annie Zielinski]

La Cop22, ce grand rendez-vous mondial de la lutte contre les changements climatiques qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech, au Maroc, constitue une occasion à ne pas manquer pour Aquartis. Le système mis au point par l'entreprise de Beloeil servira à la récupération des eaux grises dans deux salles de bain du site où se tiendra l'événement. Les deux appareils de type Intello réduiront de moitié la consommation d'eau dans ces pièces. La PME a mis au point une pastille qui permet de désinfecter l'eau en s'attaquant aux bactéries qui pourraient créer des odeurs ainsi que des couleurs indésirables.

«Nous avions déjà ciblé le Maroc comme un marché prioritaire», indique son président, Jean-François Lamy, notamment en raison de ses ressources limitées en eau. La disponibilité de l'eau y est inférieure à 1 000 mètres cubes par habitant et par an, ce qui place le Maroc dans une situation de «stress hydrique», selon les autorités locales. Le déficit global en eau devrait atteindre, en 2050, 5 392 millions de m3.

Aquartis fait partie de la dizaine d'entreprises de la grappe québécoise des technologies propres qui participent à la Cop22. L'entreprise a embauché un représentant commercial il y a six mois dans ce pays pour qu'il effectue des démarches auprès de clients potentiels, mais aussi des agences de bassins hydrauliques et des organismes gouvernementaux comme le ministère de l'Énergie, des Mines et de l'Eau.

L'entreprise souhaite percer en particulier le marché des grands hôtels et celui des développements immobiliers comprenant plusieurs logements avec ses appareils de la gamme Ecovision. Ceux-ci sont conçus pour recycler les eaux grises de bâtiments entiers à l'aide d'un procédé de traitement de l'eau et d'un système de surveillance. «C'est le créneau qu'on cible le plus, car il génère un rendement de l'investissement plus rapide pour le client», souligne M. Lamy.

Ce système, déjà commercialisé par Aquartis, a été conçu pour récupérer l'eau des lavabos, la traiter, l'entreposer et la mettre sous pression afin d'alimenter la chasse d'eau des toilettes et des urinoirs.

Les appareils, raccordés à l'extérieur du bâtiment temporaire sur le site de la Cop22, seront stratégiquement placés de manière visible dans un corridor à ciel ouvert entre les différentes zones du site, qui promet d'être achalandé. «On espère piquer la curiosité des visiteurs», dit Jean-François Lamy.

Cette vitrine technologique, implantée grâce au soutien de la grappe des technologies propres Écotech Québec, permettra à Aquartis d'effectuer des présentations auprès des entreprises avec lesquelles des rencontres sont planifiées. «Les gens aiment bien voir des systèmes fonctionner. Cela pourra mettre en confiance des partenaires ou des clients potentiels.»

Expansion internationale

Après trois ans de R-D, de 2010 à 2013, et un début de commercialisation des appareils en 2014, la PME a pris un virage vers le marché international depuis une quinzaine de mois. Trois systèmes ont été installés à la Martinique. Aquartis se concentre là-bas sur les logements sociaux financés par l'État français, dont la construction doit respecter certains critères écologiques. Parmi la dizaine d'employés de la firme, quatre demeurent dans l'île des Caraïbes pour y faire du développement des affaires, explique M. Lamy. La PME espère y implanter une petite unité d'assemblage en 2018. M. Lamy affirme aussi avoir entamé des discussions avec des clients potentiels au Mexique, après avoir participé à une mission commerciale dans ce pays en octobre 2015.

Au Québec, les projets se multiplient. Le système Intello a notamment été installé au siège social de L'Oréal Canada, à Montréal, et dans une usine de Cascades à Drummondville.

Le promoteur immobilier Montoni intégrera pour sa part la technologie Ecovision dans son projet de reconversion d'un bâtiment industriel au 950, rue Beaumont, à Montréal, qui vise une certification LEED. Patrick Côté, chargé de projet des bâtiments durables chez Montoni, indique que le groupe était «rendu au bout des moyens technologiques sur le marché pour économiser de l'eau» en matière de robinets et de toilettes à consommation réduite. Il envisage des économies de plusieurs millions de litres d'eau potable grâce à la solution d'Aquartis. «Un système comme le leur nous permet, en fonction des projets, de récupérer l'eau de pluie ou l'eau des lavabos, dit M. Côté. Cela nous donne de la flexibilité. C'est une machine qui est déjà toute prête.»

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