Aérospatiale: Les Européens prêts pour le virage vert

Publié le 26/04/2007 à 14:31

Aérospatiale: Les Européens prêts pour le virage vert

Publié le 26/04/2007 à 14:31

Par lesaffaires.com
Les transporteurs aériens du vieux continent se préparent à adhérer à la Bourse du carbone EU ETS (Emissions Trading System), selon la proposition de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Si les politiciens avaient exclu l'industrie du transport aérien du protocole de Kyoto, l'OACI, dont le siège est à Montréal, a rattrapé les compagnies aériennes. En achetant des crédits de carbone, les transporteurs encourageront les industries qui, contrairement à l'aviation, peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le système de crédits encouragera aussi les transporteurs à adopter des mesures plus importantes de réduction du carburant. Pour la plupart, ils ont déjà installé des ailettes au bout des ailes des avions, qui permettent d'améliorer l'aérodynamisme, par exemple. Mais ils peuvent encore miser sur des moteurs plus économes et réduire la longueur des vols en rationalisant les trajets. Le marché du carbone, déjà en fonction en Europe, chiffre à une vingtaine d'euros la tonne de CO2. Ce coût supplémentaire pourrait faire augmenter le prix d'un vol de quelques euros si la compagnie aérienne n'arrive pas à réduire ses émissions. L'industrie pose ses conditions La mesure semble avoir été plutôt bien accueillie par l'industrie. Air France-KLM ne s'opposera pas à la mise en place de crédits de carbone. Mais elle a posé ses conditions. Le système devra dans un premier temps s'appliquer seulement pour le CO2. Des six gaz visés par Kyoto, c'est le seul émis par des avions. Par ailleurs, Air France ne veut pas que le système désavantage les entreprises européennes face à leurs concurrentes sur les destinations hors-Europe. Un groupe d'experts affirme cependant que l'aviation commerciale ne pourra pas éliminer complètement ses émissions polluantes. " Malgré le fait que l'amélioration des moteurs apportera des bénéfices sur le plan environnemental, ceux-ci ne seront pas assez importants pour contrer la croissance attendue des émissions liées aux avions à cause de la croissance de la demande de transport aérien ", lit-on dans le livre Aviation and the Global Atmosphere, un ouvrage rédigé par des scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. En fait, le transport aérien pourrait tripler d'ici 2020, selon le Advisory Council for Aeronautics Research in Europe (ACARE). Pour réduire les dégâts d'une explosion de la demande, l'objectif de ce groupe de chercheurs est de réduire de moitié la consommation d'essence des avions d'ici là. Pour réduire la consommation de moitié, il faudra tabler sur des moteurs beaucoup plus efficaces, croit Hany Moustapha, directeur des programmes de technologie chez Pratt & Whitney Canada, de Longueuil. Son principal projet environnemental, la Green Engine Initiative, vise à imaginer le moteur de l'avenir. Entre autres axes de recherche, M. Moustapha croit que la réduction de la consommation passe par une meilleure intégration des trois principaux composants d'un moteur à réaction : le compresseur, la chambre de combustion et la turbine. Penser le système dans son ensemble Auparavant, les équipes formées pour améliorer ces trois éléments travaillaient en" silo", déplore-t-il. Or, ce qui augmente la performance de la turbine peut nuire au compresseur. De plus, un moteur plus puissant et plus lourd ne règle pas le problème, puisque la consommation d'essence augmentera. Pour fabriquer un moteur plus efficace, il faut penser le système dans son ensemble." Il ne faut pas oublier le facteur bruit, ainsi que le coût de fabrication et d'entretien", rappelle M. Moustapha. Les constructeurs d'avions comme Bombardier ont aussi le poids de leurs appareils à l'oeil. Au centre de finition de Dorval, les travaux d'ébénisterie ont été repensés il y longtemps pour alléger meubles, armoires et planchers.

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