" Pourquoi Liberté ne perdra pas sa liberté ", par Marc Valiquette

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:03

" Pourquoi Liberté ne perdra pas sa liberté ", par Marc Valiquette

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:03

Liberté a connu de gros changements ces derniers mois. Le leader canadien du yogourt naturel et biologique (chiffre d'affaires de 175 millions de dollars en 2009) a été acheté en décembre par Yoplait, deuxième producteur mondial de produits laitiers derrière Danone. Pendant ce temps, 50 % des actions de Yoplait étaient rachetées par General Mills. L'entreprise de Saint-Hubert, qui emploie 600 personnes au pays, dont 280 au Québec, se retrouve parmi les géants de l'alimentation, mais entend bien rester ce qu'elle est, dit son directeur général, Marc Valiquette.

"Je savais depuis un certain temps que nos propriétaires, le fonds d'investissements privés Swander Pace Capital et la société de prêts aux PME en croissance Roynat Capital, voulaient vendre Liberté. Cela faisait 7 ans qu'ils avaient acheté l'entreprise [d'un propriétaire unique], et en général, ces fonds ont des horizons de placement de 4 à 6 ans. Sept ans, c'était donc la limite, ils avaient fait de bons rendements.

Il y avait plusieurs candidats pour acheter Liberté. Yoplait est arrivé tard dans la course. On a été surpris de sa vitesse de réaction et, surtout, très contents du résultat. C'est un bon choix pour nous. On a rencontré les gens de Yoplait et on a aimé la culture d'entreprise. L'entreprise laisse une certaine liberté à ses filiales, elle a une structure non hiérarchique. Elle comprend la complexité des organisations. Car Liberté a deux fonctions : nous sommes à la fois des manufacturiers et des distributeurs de produits naturels. Ce segment représente 20 % de notre chiffre d'affaires, et nous tenons à le développer. Or, plusieurs entreprises en lice ne comprenaient pas la fonction de distribution. On a eu peur d'être achetés par une entreprise qui nous aurait changés du jour au lendemain. Il y en avait dans le lot.

Ce à quoi on tient le plus, c'est à nos produits. Il ne faut pas toucher à leur qualité. Notre succès est fondé sur la qualité, et sur la culture de notre marque, très forte.

On appartient maintenant en partie à un des très gros acteurs mondiaux, General Mills, qui possède des marques comme Cheerios, le Géant Vert, Pillsbury et Häagen-Dazs. Est-ce qu'on craint de se faire avaler ? En ce moment, on ne les connaît pas. Je m'inquiète rarement pour des choses que je connais pas. Je suis de nature optimiste. On se rapporte encore à Yoplait, en France. Notre organisation va très bien; on a une croissance de 13 % par an en moyenne depuis 2004. On ne change pas une formule gagnante. On ne perdra pas notre liberté.

Notre marque est prestigieuse. On est un peu comme Dijon. Bien sûr, General Mills a des marques plus moyen de gamme, mais ils ont aussi une expertise dans le haut de gamme, avec Häagen-Dazs notamment, qui est demeurée une bonne marque après sa vente.

De plus, tant Yoplait que General Mills comprennent le marketing, et c'est ce volet qui manque à Liberté. C'est une chose qu'on ne pouvait se permettre tant qu'on appartenait à des fonds d'investissements privés, où c'est le court terme qui compte. Nous sommes maintenant dans une logique de long terme, avec des gens qui comprennent le yogourt. "

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