[Photo : Bloomberg]
Le géant américain des boissons sans alcool Pepsico a annoncé mercredi un bénéfice net en baisse de 21% sur un an au deuxième trimestre, affecté notamment par la hausse du dollar, mais un peu meilleur qu'attendu.
Le groupe a dégagé un bénéfice de 1,49 milliard de dollars. Par action, le bénéfice hors éléments exceptionnels ressort à 1,12 dollar, alors que les analystes tablaient sur 1,10 dollar. Le chiffre d'affaires a reflué de 2% à 16,46 milliards de dollars, restant proche des attentes (16,59 milliards).
Le groupe, engagé depuis le début de l'année dans une restructuration visant à économiser 1,5 milliards de dollars en supprimant près de 9 000 emplois, a souligné que ses recettes avaient été amputées par une restructuration du système de franchises de boissons au Mexique et en Chine et par le raffermissement du dollar, sans quoi la croissance organique aurait atteint 5%.
"Pepsico met en œuvre la stratégie décidée en début d'année, et nous restons partis pour atteindre nos objectifs annuels", a fait valoir la PDG Indra Nooyi, citée dans un communiqué, se réjouissant notamment d'avoir pu mettre en œuvre un relèvement des prix "substantiel", illustrant selon elle la solidité des marques du groupe qui, outre les boissons Pepsi et Gatorade, vend par exemple les chips Frito Lay.
Pour le deuxième semestre, Mme Nooyi a annoncé qu'elle entendait renforcer les opérations marketing et publicitaires, "accélérer l'innovation pour apporter la croissance et mettre en œuvre notre programme déterminé d'amélioration de la productivité".
Durant le trimestre achevé le 16 juin, la division des snacks en Amérique a enregistré une croissance de 5% de volumes de ventes, mais les boissons ont reculé de 1%.
En Europe, les volumes de ventes ont progressé de 1% mais ceux de snacks ont reculé de 2%, tandis qu'en Asie les volumes ont bondi de 19% dans les snacks, et de 6% dans les boissons.
Mais le bénéfice d'exploitation a reculé dans toutes ces régions et catégories, à l'exception de l'Europe où il a crû de 11%, ce que le groupe a mis sur le compte des économies de coûts, et de gains de parts de marché en Russie.
L'action était néanmoins en hausse à la Bourse de New York, progressant de 1,16% à 69,59 dollars vers 14H00 GMT. La direction, récemment très critiquée pour ne pas être parvenue à remettre le groupe sur le chemin de la croissance, "fait enfin ce qu'il faut avec une direction claire pour redresser les marques", estimait Bill Schmitz de Deutsche Bank.
Les analystes de la Barclays notaient pour leur part que le groupe avait confirmé ses prévisions d'un bénéfice par action en repli de 5% sur l'ensemble de l'année, et d'un chiffre d'affaires en hausse d'environ 5% hors effet de change, en dépit de la bonne performance du trimestre écoulé. "Cela signifie probablement que les dépenses de marketing pèseront plus sur les résultats du deuxième semestre", selon eux.
Interrogé lors d'une téléconférence sur l'impact de la hausse du cours des céréales dû à la sécheresse, le directeur financier Hugh Johnston n'a pas manifesté de grande inquiétude, notant que, outre que le groupe a mis en place des programmes de couverture sur la variation des cours, il bénéficie par ailleurs de la modération des prix de l'aluminium et de l'énergie.
Par ailleurs, interrogé sur la faiblesse des ventes en supermarché aux États-Unis, M. Johnston a souligné que le groupe tenait à maintenir une politique de prix cohérente plutôt que d'attirer le chaland avec des prix bas pour gonfler les volumes de vente. Cette fermeté "ne nuit pas à la performance de l'activité", a-t-il noté, d'autant que d'autres types de distribution comme les petites épiceries et la restauration s'affichent en croissance.
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