C'est maintenant confirmé : la société japonaise Uniqlo, nouvelle reine du prêt-à-porter à prix abordable, prépare bel et bien sa venue à Montréal.
«La question n'est pas de savoir si Uniqlo s'installera à Montréal, mais de savoir quand elle le fera exactement», lance à Les Affaires Jeffrey Berkowitz, président d'Aurora, une agence de Montréal qui travaille à l'implantation du détaillant sur tout le territoire canadien.
Spécialisée dans l'immobilier commercial, Aurora représente déjà ici plusieurs grands noms de l'industrie, tels Ann Taylor, Forever 21, James Perse, Clark's et Sephora. Son président dit ne pas être en mesure d'annoncer de lieu ni de date d'implantation précise, mais confirme travailler à la mise en place de la stratégie d'implantation du détaillant au pays.
Toutefois, ça ne devrait pas survenir avant 2016. «Nous examinons présentement toutes les occasions, dit-il. Tant dans les centres commerciaux que dans les rues. Mais aucune boutique ne devrait ouvrir officiellement au Canada avant deux ans», insiste M. Berkowitz.
D'une première boutique d'Hiroshima, héritée de son père en 1984, Tadashi Yanai a réussi à transformer l'entreprise familiale en un empire du détail. Celui-ci, qui compte des boutiques dans 16 pays, figure aujourd'hui parmi les plus respectés de la planète.
Après quelques tentatives infructueuses, le détaillant asiatique est entré officiellement sur le marché américain en 2011. Son objectif : ouvrir d'abord 200 boutiques aux États-Unis et devenir, d'ici 2020, le plus important détaillant de vêtements de la planète, devant les Zara, H&M et Gap.
Récemment, le Financial Post soutenait, citant une source anonyme, que le détaillant japonais ferait son entrée au Canada en 2016, en commençant par lancer une première boutique de quelque 35 000 pi2 à Toronto, au Yorkdale Mall, qui appartient à Oxford Properties.
Au Québec, Oxford possède les Promenades Cathédrale à Montréal et les Galeries de la Capitale à Québec. Mais aucun des responsables de ces deux centres commerciaux ne nous a rappelé pour répondre à nos questions sur l'implantation d'Uniqlo dans leur centre.
Pas chez La Baie
Une autre rumeur veut qu'un partenariat ait été conclu avec Hudson Bay Cie (HBC), la société mère des magasins La Baie, qui accueillerait des magasins Uniqlo à Toronto, Montréal, Calgary et Vancouver.
Mais la porte-parole externe de La Baie d'Hudson au Québec, Pascale Gagnon, dément fermement l'information. «Il y a effectivement beaucoup de rumeurs à ce sujet, reconnaît-elle. Malheureusement, ce ne sont que des rumeurs. Il n'y a pas de pourparlers entre La Baie d'Hudson et Uniqlo.»
Cela dit, Uniqlo (nom issu de la contraction des deux premiers mots de Unique Clothing Warehouse) ne risque pas de révolutionner la garde-robe des Québécois, avec une offre qui se rapproche somme toute des collections de Gap et Joe Fresh.
Mais sa venue risque à coup sûr d'accroître encore d'un cran la concurrence dans un marché déjà saturé de nouveaux venus, affirme un consultant sous le couvert de l'anonymat. Depuis 10 ans, le marché canadien a effectivement accueilli de nombreux poids lourds du détail, dont H&M, Forever 21, Aeropostale, Abercrombie & Fitch, Zara et Desigual, pour n'en nommer que quelques-uns.
Ces arrivées, combinées à celle du géant Target il y a moins d'un an, pèsent sur une industrie qui montre de plus en plus de signes d'essoufflement. La hausse du prix des loyers y est pour quelque chose. L'état de l'économie et la concurrence des nouveaux venus aussi.
Mais plus que tout, estime M. Berkowitz, d'Aurora, l'industrie souffre d'une transformation plutôt que d'une trop grande concurrence : accroissement du commerce électronique, désaffectation des artères commerciales au profit des mégacentres, etc.
