Sail veut étendre sa présence dans les régions

Publié le 19/10/2018 à 12:59

Sail veut étendre sa présence dans les régions

Publié le 19/10/2018 à 12:59

Le président de Sail, Norman Décarie, inaugurant à la hache l'ouverture de son nouveau magasin de Chicoutimi. Un concept qui pourrait être reproduit dans plusieurs régions.

Après s’être surtout concentrée dans les régions de Montréal et de Québec, Sail Plein Air entend maintenant démultiplier sa présence dans les régions moins populeuses de la province.

L’entreprise privée, propriétaire des enseignes de magasins Sail et Sportium, a développé pour ce faire un nouveau concept de magasin mieux adapté à la réalité de ces marchés plus petits et au potentiel encore mal exploité.

Plus tôt cette semaine, l’entreprise de Laval a procédé à l’ouverture du premier magasin Sail de ce type sur le boulevard Talbot, à Chicoutimi. D’une superficie de 41 000 pi2, plutôt que les 70 000pi2 auxquels Sail nous avait habitué, le magasin propose un éventail de produits de plein air pensé spécifiquement pour les besoins de la clientèle de l’endroit.

«Cette région propose des attraits naturels exceptionnels. La population du Saguenay-Lac-St-Jean en tire avantage et a de ce fait des besoins et intérêts qui diffèrent souvent des clients d’autres endroits, explique Norman Décarie, président et chef de la direction de Sail Plein Air. En conséquence, celle-ci profitera sensiblement de la même offre de produits qu’on retrouve dans les magasins plus grands, mais avec un accent plus développé du côté de la chasse, de la pêche (sur glace, notamment) et de la motoneige, plus populaires qu’ailleurs.»

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L’initiative semble avoir été bien accueillie. Le matin de son ouverture, le 17 octobre, quelque 700 clients faisaient la queue à la porte du nouveau magasin de plein air. Sail Plein Air, propriété en partie du Fonds de Solidarité FTQ, espère recevoir le même accueil de la population de Lanaudière, lors de l’ouverture à Lachenaie, en décembre, de son prochain magasin de type régional.

Comme ça a été le cas à Chicoutimi, l’ouverture de ce magasin de Lachenaie nécessitera un investissement de 1,2M$ en aménagement, excluant la construction du bâtiment et la valeur des stocks, évaluée à 6M$. À titre de comparaison, un magasin type de 70 000 pi2 nécessite généralement des investissements de 2,5M$ (après construction du bâtiment) et un volume de marchandises variant entre 7,5M$ et 8 M$.

Abitibi, Charlevoix, Estrie?

Cette prochaine ouverture portera à sept le nombre de magasins Sail au Québec, et six en Ontario. Dans la province, outre ceux de Chicoutimi et de Lachenaie, Sail compte des magasins à Beloeil, Brossard, Laval, Québec et Vaudreuil. Sail ne compte encore aucun magasin sur l’île de Montréal; seul un Sportium ouvrira à Kirkland, dans le West Island, le mois prochain.

Malgré le potentiel, la direction de Sail n’entend pas développer ce nouveau concept de magasin en Ontario pour le moment. Disciplinée, l’entreprise préfère pour l'heure se concentrer sur le Québec.

Son président confirme que d’autres magasins régionaux ouvriront dans les prochaines années. Au printemps ou à l’automne prochain, probablement. Mais pas question pour lui d’identifier des régions précises, ni le bassin de population recherché pour soutenir l’arrivée d’un magasin Sail de 40 000pi2.

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«Avec le succès que nous remportant actuellement à Chicoutimi, je peux vous assurer qu’il y aura d’autres ouvertures. Où? L’Abitibi, Charlevoix, l’Estrie, le Bas-Saint-Laurent? Je préfère ne pas m’avancer. Il faut penser bassin de population, mais aussi à sa concentration. Au Saguenay, on sait par exemple que 90% de la population que nous visons se trouve à moins de 90 minutes de route. Outre la population, leur densité est donc aussi une donnée importante à considérer avant de promettre une ouverture. On n’improvise pas.»

Stratégie défensive ou numérique?

Quoi qu’il en soit, cet apparent empressement à étendre sa présence sur tout le territoire du Québec (trois ouvertures en trois mois) serait-il lié à la multiplication ces dernières années de nouveaux détaillants concurrents? Outre MEC (Mountain Equipment Coop), on pense surtout ici à la multinationale française Decathlon.

L’entreprise, souvent comparée à un Ikea du sport, a fait beaucoup parler lors de son ouverture sur la rive-sud de Montréal au printemps dernier. En 2019, celle qui ne cache pas ses visées continentales, prévoit ouvrir un deuxième magasin, cette fois à Québec, justement à proximité du nouveau magasin Ikea de la capitale.

«Je peux vous assurer que l’arrivée au Québec de Decathtlon n’a aucun lien avec notre stratégie d’expansion régionale, a soutenu M. Décarie en entrevue. Certes, l’ouverture de son premier magasin a été intéressante et importante. Mais je vous assure qu’aucun de nos trois magasins Sportium et Sail qui se trouvent à proximité n’ont ressenti son arrivée. Comme, à notre différence, ce détaillant ne vend aucune grande marque (Nike, Adidas, Kanuk, etc.), nous considérons vraiment leur offre comme complémentaire.»

Au contraire, s’il y a empressement, ce serait plutôt pour supporter la croissance importante que Sail soutient connaître actuellement sur sa plateforme numérique. Depuis un an, l’entreprise permet l’achat et la livraison de produits à partir d’un nouveau site transactionnel.

Le succès de cette nouvelle plateforme serait tel que l’entreprise vient de signer un bail pour l’aménagement d’un entrepôt de 70 000pi2 à Longueuil, dédié uniquement d’abord aux commandes en ligne de son enseigne Sail. Les ventes de son enseigne Sportium viendront s’ajouter par la suite.

En développant une plus grande présence en région, Sail fait donc le pari qu’elle pourra aussi susciter d’importantes nouvelles ventes sur sa plateforme web.

«Un client de la Côte-Nord pourra profiter d’un séjour à Chicoutimi pour visiter notre magasin. Il en profitera pour faire ses emplettes. Mais une fois de retour à la maison, il pourra revenir nous voir électroniquement. Les magasins physiques donnent de la crédibilité à notre présence web. Pour nous, le web est vraiment un prolongement de l’expérience vécue en magasin.»

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