Plainte contre sept grands détaillants : Option consommateur « a tout faux »

Publié le 16/02/2011 à 17:23, mis à jour le 18/02/2011 à 13:37

Plainte contre sept grands détaillants : Option consommateur « a tout faux »

Publié le 16/02/2011 à 17:23, mis à jour le 18/02/2011 à 13:37

Par Marie-Eve Fournier

[Photo : Option consommateurs]

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) rejette du revers de la main les prétentions d’Option consommateurs, qui estime que sept grands détaillants contreviennent à la loi en matière d’affichage des prix des aliments. « Ils ont tout faux », résume le porte-parole Jocelyn Desjardins.

Option consommateurs a déposé mercredi une plainte officielle contre des magasins Couche-Tard, IGA, Jean-Coutu, Loblaws, Metro, Pharmaprix et Walmart. Ces commerces n’afficheraient pas le prix des aliments en solde « par unité de mesure ». Sur les prix réguliers, les omissions sont beaucoup plus rares, a-t-on observé au cours d’une recherche financée par Industrie Canada.

Parmi les grandes chaînes visitées, seule Costco respectait la loi, a indiqué François Décary Gilardeau, analyste agroalimentaire chez Option consommateurs, au cours d’une conférence de presse.

L’affichage par unité de mesure facilite la comparaison des prix étant donné que les aliments sont vendus dans plusieurs formats, et que les formats varient sans cesse. Cela est particulièrement vrai depuis quelques années compte tenu de la hausse rapide du prix des denrées. Plusieurs manufacturiers préfèrent en effet réduire leurs formats plutôt que d’augmenter les prix, une stratégie appelée « downsizing».

« Ne pas mettre le prix par unité de mesure est un problème important, parce que ce n’est pas parce que quelque chose est en solde que c’est moins cher (…) ça nuit aux consommateurs qui veulent acheter les produits les moins chers», a insisté François Décary Gilardeau, qui dit ne pas comprendre pourquoi les chaines ne font pas des étiquettes conformes, puisque cela est « très facile ».

Contestation

Le CQCD ne voit pas les choses du même œil. « On conteste l’interprétation d’Option consommateurs. Il faut croire qu’ils n’ont pas lu le guide [Guide de référence et de bonnes pratiques en matière d’étiquetage et d’exactitude des prix], c’est dommage », a dit aux affaires Jocelyn Desjardins.

Dans la section consacrée aux questions et aux réponses, en page 60, on demande : « Un commerçant qui se prévaut de l’exemption prévue à l’article 91.4 est-il tenu d’installer, pour les produits en solde, une étiquette conforme à l’article 91.5 ? ». La réponse donnée est « non ». Des précisions et des détails expliquent pourquoi.

Selon le CQCD, l’Office de la protection du consommateur (OPC) est d’accord avec cette interprétation de la loi étant donné que le document en question se trouve sur son site Internet.

Ce document a déjà été en ligne sur le site de l’Office mais « il ne semble plus y être », indique le porte-parole Jean-Jacques Préaux, qui refuse de donner raison à l’une ou l’autre des parties. « Le CQCD interprète la loi d’une certaine façon et l’Option consommateur l’interprète d’une autre façon. Qui a raison ? Je ne peux pas vous le dire (…) La loi n’es pas aussi claire qu’on pourrait l’espérer ».

L’OPC va maintenant évaluer « le niveau de confort des consommateurs (avec les étiquettes actuelles) et faire des recommandations au ministère », si nécessaire.

Les plaintes déposées par l’Option consommateurs visent sept commerces en particulier, et non pas les chaînes dans leur ensemble, même si on peut supposer que le problème est généralisé. L’organisme ne sait pas comment l’OPC les traitera. Il espère par ailleurs faire changer les lois des autres provinces pour que l’étiquetage des prix par unité de mesure devienne la norme partout au pays.

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