La belle italienne qui fait fureur

Publié le 27/05/2017 à 09:00

La belle italienne qui fait fureur

Publié le 27/05/2017 à 09:00

Par Matthieu Charest

Eataly à Milan [123RF]

Avec les fermetures des Future Shop, Mexx, Target (au Canada), Jacob et autres, l’époque semble bien pénible pour le commerce de détail. Pourtant, l’italienne Eataly connaît un succès fulgurant partout elle met les pieds.  

Et des succursales, elle en a. Fondée en 2007 à Turin, en Italie, l’entreprise compte aujourd’hui 35 emplacements et plus de 5000 employés. En 2016, elle a doublé sa croissance aux États-Unis.

Le concept est assez singulier. Il s’agit d’une épicerie, d’une boutique, et de restaurants tous réunis sous le même toit. Imaginez en matière de superficie un petit Costco dans lequel on aurait introduit un marché italien au grand complet.

Vous pouvez y suivre des cours de cuisine, des classes de maîtres, y boire du vin, ou déguster des produits frais et italiens de grande qualité. C’est une expérience en soi.

Nous avons intercepté Nicola Farinetti, le fils du fondateur de Eataly et président-directeur général de Eataly USA lors de son passage à l’événement C2 Montréal. Alors qu’il s’apprêtait à décoller vers Turin, nous lui avons posé quelques questions en rafale.

Journal Les Affaires – M. Farinetti, le commerce de détail semble traverser des temps difficiles. Comment expliquer le succès de Eataly dans ce contexte? Qu’avez-vous compris que les autres n’ont pas saisi?

Nicola Farinetti – Mais nous n’avons rien compris du tout! (Rires) En fait, c’est très simple. Si les gens n’entrent plus dans certains commerces, c’est qu’ils n’ont aucune bonne raison de le faire. Les gens viennent chez nous parce que nous leur procurons de bons produits et notre expertise, mais surtout parce que nous leur faisons vivre une expérience.

Par exemple, nous tenons une enchère de viandes de haute qualité en ce moment même à l’un de nos magasins à New York. Les gens viennent une fois, ils ont du plaisir, et c’est comme une drogue, ils doivent revenir!

Nicola Farinetti [eataly.com]

JLA – Eataly connaît un énorme succès en ce moment, mais qu’est-ce qui vous effraie? La compétition? La longévité de votre entreprise?

N.F. - Ce qui me fait peur, ou ce qui me réveille la nuit, c’est la rapidité avec laquelle l’industrie alimentaire change. Les consommateurs sont moins fidèles qu’auparavant envers les marques. Il faut donc toujours évoluer, mais prendre le temps de bien faire les choses. Heureusement, parce que nous sommes une marque «sexy», des gens très talentueux veulent travailler avec nous. Et ce sont eux qui font notre succès. Je pense que la clé de la réussite, c’est d’abord ton équipe, puis, de suivre ton instinct.

Et nous ne faisons pas des chiffres et des profits une maladie. Si une partie d’un magasin n’est pas rentable, tant pis. L’important, c’est l’expérience globale.

JLA – Vous êtes en Italie, aux États-Unis, à Dubai, au Japon, etc. À quel moment allez-vous venir vous établir à Montréal?

N.F. – Au Canada, nous allons commencer par ouvrir une première boutique à Toronto en 2019. La suite logique, c’est Montréal. Mais nous voulons prendre le temps de bien nous installer. Je ne veux pas croître seulement pour croître. Lorsque nous choisissons un endroit, c’est pour trois raisons.

Il nous faut l’emplacement parfait, un bon partenaire local, idéalement, et aussi, l’envie d’y aller.

Nous avons vraiment le goût de venir à Montréal. Mais il nous manque le bon partenaire et le bon endroit. 

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