Dollarama: 2017 s'annonce moins forte que prévu, l'action perd 7%

Publié le 09/12/2015 à 13:10

Dollarama: 2017 s'annonce moins forte que prévu, l'action perd 7%

Publié le 09/12/2015 à 13:10

Par Dominique Beauchamp

(Photo: Shutterstock)

Le détaillant préféré de bien des investisseurs, Dollarama(Tor., DOL,81,90$) dévoile des résultats éclatants et son action chute de 7%. Que se passe-t-il?

Son bénéfice a en effet grimpé de 42% à 0,78$ par action au troisième trimestre. C’est de 11% supérieur au consensus.

Deux dynamiques propres à la Bourse sont en jeu, à court terme.

Les investisseurs étant habitués à ce que le détaillant surpasse les prévisions, ils avaient prévu le coup et ils encaissent des profits, en fin d’année.

Il est aussi naturel que certains investisseurs veulent réaliser leurs gains après le bond exceptionnel de 60% de l’action depuis un an.

À chaque trimestre, certains financiers se demandent aussi combien de temps la société, aussi performante soit-elle, pourra soutenir des rendements aussi élevés et son évaluation de 30 fois les bénéfices

Le sommet annuel de Dollarama date du 24 octobre et son action a perdu 12,7% depuis.

Les objectifs pour 2017 calment les esprits

La société a plusieurs années de croissance rentable devant elle, mais la loi des grands nombres et le jeu de la régression la moyenne ralentiront inévitablement la cadence à l’avenir.

La société prépare-t-elle déjà le terrain?

Pour 2017, le détaillant guide les investisseurs vers une croissance de 4 à 5% de ses ventes comparables, l’ouverture de 60 à 70 nouveaux magasins et le retour à des marges brutes plus normales de 36 à 37%.

Cela se compare au bond de 6,4% des ventes comparables et à la marge brute de 40%, du troisième trimestre.

Ces objectifs suggèrent une marge d’exploitation de 19,5 à 21% en 2017, alors que le consensus était de 21,3%

«Bien que nous avions prévu un ralentissement dans le taux de croissance des ventes, toutes les nouvelles orientations fournies sont inférieures à nos projections», indique Jim Durran, de Barclays..

De telles nuances paraissent bien mineures, mais elles présagent peut-être d’un peu moins d’enthousiasme de la part des investisseurs.

D'ailleurs, le recul de mercredi a fait passer son multiple d'évaluation de 33 fois (qu'il avait au sommet de 93,90$ d'octobre) à 28,9 fois les bénéfices annuels prévus en janvier 2016.

«L’année 2016 bénéficie de marges exceptionnellement élevées parce que la société a augmenté ses prix de vente avant que son programme de couverture de devises ne devienne moins efficace en 2017», note aussi Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.

Un analyste convaincu

L’entreprise dirigée par Larry Rossy reste néanmoins l’un des titres favoris du commerce de détail. Neuf analystes sur 15 en recommandent l’achat.

Trois d’entre eux ont même porté leurs-cours-cibles à une nouvelle fourchette de 94 à 96$, après la publication des résultats.

«Notre cours-cible de 95$ représente un multiple de 28,7 fois nos prévisions de bénéfices de 3,31$ en 2017. Sa croissance prévisible, l’ouverture de nouveaux magasins, la meilleure rentabilité de l’industrie et ses importants flux de trésorerie justifient cette évaluation, surtout dans une conjoncture incertaine», écrit Derek Dley, de Canaccord Genuity.

M. Dley reste aussi convaincu qu’avant du potentiel du détaillant parce qu’il raffine sans cesse sa stratégie et améliore la productivité de ses 1005 magasins.

La marge brute de 40% du troisième trimestre n’est pas soutenable, mais la marge visée de 36 à 37% est un bon compromis. Une marge de profit de cet ordre permet au détaillant d’offrir des articles à des prix suffisamment attrayants pour nourrir ses ventes, dit-il.

Même si le détaillant offrira ses premiers articles à 3,50 et 4$ à la fin de 2017, plus de la moitié de son volume de ventes concernent encore des articles dont les prix sont de 1,25$ et moins.

Un autre repère de rentabilité est plus important à ses yeux : les dépenses générales et administratives en proportion des ventes. Ce ratio a baissé d’encore 0,5% à 16,7% au troisième trimestre, un niveau qui lui semble durable.

«L’implantation du nouveau système de gestion des ressources humaines Kronos procure des gains de productivité en magasin qui lui permettent de capter plus de rentabilité de ses ventes accrues», explique-t-il.

 

 

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