Commerce électronique: la logistique, le nerf de la guerre


Édition du 25 Octobre 2014

Commerce électronique: la logistique, le nerf de la guerre


Édition du 25 Octobre 2014

C’est la grande tendance : tout le monde veut vendre sur le Web. Mais derrière des interfaces qui simplifient la tâche des clients, il y a une logistique souvent complexe à maintenir.

En 2008, lorsque Pascal Boutin a démarré PMCtire, son entreprise de vente en ligne de pneus et de roues, il s’est vite rendu compte que la livraison poserait un défi. « Des pneus et des roues, ce n’est pas comme un petit colis ou une boîte, dit-il. Il fallait fonctionner par devis, en tenant du compte du poids. Ça revenait assez cher, même avec de petits transporteurs. »

Établie à Sherbrooke, l’entreprise livre partout au Canada et reluque le marché américain. Les distances de livraison peuvent donc être assez longues. Pourtant, pas question de facturer le client. « Nous assumons nous-mêmes les coûts de livraison », souligne Pascal Boutin.

Avec un volume de ventes en forte progression (200 % pour chacune des deux premières années, puis autour de 80 % par année), PMCtire a pu s’entendre avec Purolator, son transporteur actuel, ce qui a rendu possible l’amélioration du suivi des livraisons. « Avec les plus petits transporteurs, nous faisions nous-mêmes le suivi pour les clients, ce qui alourdissait énormément nos opérations de service après-vente, note Pascal Boutin. Avec Purolator, les clients peuvent eux-mêmes suivre le cheminement de leurs colis. »

L’augmentation des ventes a de plus poussé l’entreprise à envoyer plus de colis directement du manufacturier au client, sans passer par les locaux de Sherbrooke. Il a donc fallu apprendre à gérer des envois partant d’une vingtaine de fournisseurs canadiens. « Les fournisseurs ne sont pas habitués à ça, dit-il. Normalement, ils livrent vers des centres de pneus ou des garages locaux. Livrer à des clients individuels, éparpillés partout au pays, c’est bien différent ! »

Pour bien intégrer toutes ces opérations, PMCtire travaille avec le logiciel de commerce en ligne Magento. Celui-ci est greffé à une interface de programmation d’applications (API), développée par PMCtire, qui permet de puiser directement des informations dans les bases de données des transporteurs, afin de bien coordonner toutes les livraisons.

L’union fait la force

Le cas de PMCtire est assez typique, selon Mathieu Halle, qui dirige le Regroupement des commerçants électroniques du Québec. « Les grands groupes qui font beaucoup de volume peuvent négocier des ententes intéressantes avec les transporteurs et les fournisseurs de logistique, mais pour les plus petits, c’est plus difficile », note-t-il.

Si le Québec regorge de bons transporteurs, il peut s’avérer plus ardu pour les PME de confier la gestion de la logistique (entreposage, suivi des commandes, etc.) à des fournisseurs. Certains, comme Postes Canada, proposent tout de même des solutions intéressantes pour lier le site transactionnel de la PME à celui du transporteur. Par exemple, l’adresse de destination peut ainsi être acheminée directement au transporteur lorsque le client l’inscrit sur le site.

Selon Mathieu Halle, c’est en se réunissant que les PME pourraient réduire leurs coûts de transport. Il pense par exemple à des plateformes Web pour mettre en commun des besoins de transport. Un peu à la manière d’Allo Stop, où les passagers peuvent occuper des places libres dans une voiture, ces plateformes offriraient de combiner des livraisons et feraient donc baisser les prix.

Mais on est encore loin de ces grands regroupements d’achats, les PME restant peu habituées à collaborer entre elles pour ce qui est de la logistique. Pourtant, les défis du transport et de la logistique se poseront de manière accrue avec l’essor du commerce en ligne. Les PME devront innover pour y faire face.

 

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